Auchan, en difficulté, cède 21 sites

Auchan France a annoncé, mardi 30 avril, ouvrir le premier volet de son plan de "redressement" lancé en mars. Un plan qui passe par la cession de 21 sites. Dans le cas où certains de ces sites ne seraient pas repris, ils seraient donc fermés, la direction s'engageant alors à "accompagner tous les collaborateurs concernés", via l'ouverture et la négociation d'un PSE avec les partenaires sociaux.L'annonce a été faite aux partenaires sociaux rapporte l'AFP. Dans un communiqué, le groupe "confronté à des mutations du commerce sans précédent et une situation économique très difficile", précise que si "ces sites ne trouvaient pas preneur, "un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) serait ouvert". Selon un courrier de la direction adressé aux partenaires sociaux, consulté par l'AFP, le plan de cession concerne dans le détail 265 collaborateurs de 13 supermarchés, 89 de 4 Chrono Drive, 150 des Halles d'Auchan de Meaux et Bobigny, 188 de l'hypermarché de Villetaneuse et 31 dans le centre de préparation Auchandirect de Marseille. "Ce projet s'accompagne d'une évolution d'organisation de certains services au sein de la direction technique, du regroupement d'activités au sein de la logistique, de la cession ou la fermeture de l'activité Fioul et la transformation du projet de la Vie en bleu. 64 collaborateurs sont concernés par ces mouvements", écrit la direction. L'entreprise compte en France 637 magasins sous enseignes et emploie près de 74 000 collaborateurs. Début mars, Auchan Holding, avait annoncé avoir perdu 1,145 milliard d'euros en 2018. Rien qu'en France, le distributeur a accusé des revenus en baisse de 1,3% et un excédent brut d'exploitation en chute de 44,1%. Dans la foulée, le nouveau président du directoire Edgard Bonte, avait lancé un plan de "redressement" de son pôle distribution et engagé la zone France "dans une priorisation de ses investissements et une analyse des foyers de pertes". Dans le cadre de cette démarche, intitulée "Renaissance", la direction avait annoncé qu'elle mettrait en place des "renoncements" et des "arbitrages", avec un plan centré sur l'hypermarché, le format phare de l'enseigne, en lequel  Edgard Bonte avait dit "croire", mais qui doit "se métamorphoser" pour ne pas perdre en "attractivité". Ce passerait par des "réductions" de surface, par l'arrivée de nouveaux métiers comme la restauration, ainsi que des "concessions" passées avec d'autres entreprises de la galaxie Mulliez (Decathlon, Boulanger, Leroy Merlin, Norauto ou Kiabi). "On a été bernés. C'est près de 800 salariés demain qui vont être dans des grandes difficultés d'ordre psychologique, sociale, financière et donc c'est une vraie catastrophe sociale", s'est indigné Gérald Villeroy, délégué syndical central CGT. "On se sent trahi parce qu'aujourd'hui, on a une enseigne qui (...) dégage des bénéfices et a touché au niveau du groupe plus de 500 millions d'euros de CICE", a renchéri Gilles Martin, délégué syndical central CFDT pour les hypermarchés. "C'est de l'argent public, un vrai scandale financier parce qu'à l'origine le CICE était fait pour maintenir l'emploi".

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