La "Meal Generation" : dans le ventre et la tête des jeunes

Glace

ils aiment manger, mais culpabilisent de mal le faire. Ils fouillent dans les cahiers de recettes familiales et se font livrer un sandwich. Ils sautent des repas, parce que "pas le temps là",  et s'adonnent au batch cooking pendant des heures. Se revendiquent veggie, mais sont plutôt des alternatifs de de la viande. "Ils", ce sont les jeunes. Une photographie prise par Unify baptisée "Young and Hungry" (1)  permet de mieux les comprendre. Si la culture food est sur tous les écrans, ce qui se passe dans la vraie vie est, comme attendu, assez différent. Mathilde Laconi, responsable marketing et communication de Unify, explique que "les moins de 30 ans ont découvert le plaisir de cuisiner pendant le confinement et 71% aiment ça ! Ils le font en premier lieu pour la créativité que confère cette activité. Et 64% s'estiment même être de bons cuisiniers". Les jeunes, nous apprend l'étude, parient sur la transmission, ils sont 80% à préparer des plats basés sur des recettes de famille. C'est leur deuxième source d'inspiration (81%) après les sites de cuisine (83%) et devant les réseaux sociaux (75%). "Ils sont nostalgiques des repas de leur enfance" continue Mathilde Laconi, "et ils reconnaissent devoir à leurs parents ou grands-parents, leur apprentissage. Même s'ils s'estiment moins bons cuisiniers que leurs aînés". Aurélie Martel, directrice générale de Marmiton, nous apprend même que dans le Top 20 des recherches effectuées par les jeunes on trouve dans l'ordre : la quiche lorraine, le gratin dauphinois, le gâteau au yaourt ...

Culpabilité et divertissement

L'étude Young and Hungry met en avant un phénomène paradoxal et intéressant, notamment pour les marques. En effet, le sentiment de mal manger pour six jeunes sur dix, et 75% d’entre eux pensent que les recommandations nutritionnelles sont difficiles à respecter. Ils grignotent tout le temps (75% des 18-24 ans), sont conscients de consommer peu de fruits et de légumes (50%) et de manger trop gras (45%). Une majorité (60% des 18-24 ans) est adepte du "sauter de repas" et c'est souvent le petit-déjeuner qui est sacrifié. Autre surprise de l'étude, au niveau de la perception de l'image des marques alimentaires, c'est le volet divertissement. En effet, 64% des répondants place le divertissement comme importante dans la stratégie des marques. Un item qui se place derrière la transparence (80%), la marque "compagnon" (80%), la marque inspirante (79%). C'est douze points de plus que pour la population globale. 

La flemme et les séries

Enfin, impossible de ne pas parler du phénomène de la livraison de repas...La flemme est avancée comme raison première pour 34% des 18-24 ans. Un peu plus âgés, les 25-30 ans cèdent à une forte envie au moment de commander. Très classique, ce sont toujours les mêmes plats qui trustent le haut du podium : burger (82%), italien (pizzas on se doute 81%), sandwich (71%) et kabab ou tacos pour 68%. Enfin, 27% évoquent le besoin de manger rapidement.  "Nous avons également noté que sept jeunes sur dix apprécient de manger seul devant une série" poursuit Mathilde Laconi, "contre 48% dans la population globale".

(1) étude Quanti et Quali menée par Toluna auprès de 1 700 personnes représentatives de la population française âgées de 18 à 30 ans. Certaines datas sont analysées par Unify (Talkwalker).

À lire aussi

Filtrer par