La FIDH alerte sur la situation au Burundi

Pour certains partisans du régime, le Burundi serait une contrée “paisible”, caractérisée par ses “paysages paradisiaques”, son peuple accueillant, sa biodiversité exceptionnelle, sa faune riche en léopards et hippopotames... Un décor de carte postale. Pourtant, en trois ans, les violences politiques ont fait plus de 1 700 morts et poussé 400 000 nouveaux burundais vers l’exil. Cette crise et ces réfugiés sont largement oubliés, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) n’ayant recueilli que 9 % des fonds nécessaires pour leur venir en aide cette année. Pour répondre au pouvoir Burundais, qui organise cette semaine un référendum consacrant la dérive autocratique du régime, et contribuer à interpeller l’opinion publique, la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et l’agence We Are Social ont imaginé une campagne en deux temps. Un film, "I love Burundi", met en scène une version édulcorée du Burundi tel qu’il est présenté par ses dirigeants… avant de rétablir certaines vérités, moins glorieuses, avec "I leave Burundi". Il y a quelques jours, une nouvelle agence de voyage, Destination Burundi, fait son apparition sur les réseaux sociaux. Elle met en ligne une campagne touristique promotionnelle,  “I love Burundi”.  Aujourd’hui est révélée la suite de ce film lénifiant, qui dévoile l’envers du décor. Les voix qui vantaient les mérites du Burundi dans le film sont en fait celles de réfugiés burundais. 400 000 personnes contraintes à l'exil. Pierre Nkurunziza, a décidé en avril 2015 de se présenter à un troisième mandat, au mépris de sa constitution. Tortures, disparitions forcées, assassinats, arrestations et détentions arbitraires…La Cour Pénale Internationale a autorisé le 25 octobre 2017 l’ouverture d’une enquête sur les crimes contre l’humanité qui auraient été commis au Burundi. Entre avril 2015 et le 6 mai 2018, la Ligue Iteka a répertorié 1 710 meurtres, 486 cas de disparitions forcées, 558 victimes de torture et 8 561 arrestations arbitraires, majoritairement liés à la crise politique et à la répression du régime. C’est la deuxième fois que We Are Social accompagne la FIDH pour alerter sur la situation au Burundi. En octobre 2016, une première campagne internationale intitulée #StopThisMovie alertait déjà sur la dérive violente du régime burundais.

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