Foire de Paris démocratise l’économie collaborative

Covoiturage, couchsurfing, finance participative, fabrication digitale… Ce qui semblait relever du simple système D s’impose comme une nouvelle donne : l’économie collaborative. Trois questions à Flore Berlingen qui, avec OuiShare Village, prend ses quartiers à Foire de Paris.

Flore Berlingen, défenseur de l’économie collaborative, organise OuiShare Village, un espace de découverte de ces nouvelles pratiques de consommation. En amont du Ouishare Fest qui se tiendra au Cabaret Sauvage à partir du 5 mai, le OuiShare Village prendra ses quartiers à Foire de Paris pour porter l’économie collaborative auprès du grand public du 1 au 4 mai. Au total, 25 projets et animations seront présentés, de l’atelier scan 3D à la découverte de ruches open source, faisant un tour d’horizon de nouvelles manières de consommer grâce à internet et à la force des réseaux sociaux.

Qu'est ce que l'économie collaborative?

L'économie collaborative, c'est une nouvelle manière de produire, financer, échanger et consommer, qui repose sur un lien "P2P" (pair à pair). Les communautés (d'utilisateurs qui sont à la fois des consommateurs-producteurs-contributeurs) online ou offline sont le berceau et le moteur de cette économie. Du covoiturage au crowdfunding (financement participatif), en passant par les fablabs (ateliers de fabrication ouverts et connectés), le troc de savoirs ou la location d'objets entre particuliers, l'économie collaborative est déjà partout dans notre quotidien. 

Le rôle que joue Foire de Paris ?

Foire de Paris a toujours été un lieu de diffusion de l'innovation... qui aujourd'hui n'est plus seulement technologique, mais aussi et surtout sociale. C'est donc finalement assez logique que nous nous y trouvions cette année.  L'économie collaborative renouvelle des pratiques (prêt, troc, seconde main, financement par souscription, ateliers ouverts..) qui ont toujours existé mais auxquelles les technologies numériques (nomades notamment) ont donné un nouvel élan. Le OuiShare Village veut montrer tout cela : la manière dont ces pratiques réinventent nos échanges en privilégiant l'accès à la possession, le lien social plutôt que l'accumulation matérielle, et la construction de biens communs. 

Comment s'adaptent les marques et leur communication ?

Les marques traditionnelles commencent tout juste à analyser cette tendance, mais certaines prennent de l'avance en commençant à questionner leur modèle de production et de distribution. Un exemple : Auchan qui a monté un partenariat avec le projet Quirky, pour permettre à n'importe qui de proposer des idées de produits à développer et commercialiser. En amont, il s'agit d'abord de comprendre comment ces nouvelles pratiques "challengent" le business model de l'entreprise et de questionner le rôle des communautés (de contributeurs, de fournisseurs, de clients..) à tous les niveaux afin de mieux les intégrer à la stratégie globale de l'entreprise. La communication traditionnelle (top down, de la marque au consommateur) est bousculée elle aussi puisque l'information circule à tous les niveaux et dans tous les sens : des contributeurs-consommateurs vers la marque, en P2P entre les usagers.

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