L'immobilier prédictif selon Greenpeace France et Artefact

Au lendemain de l’ouverture de la Cop23 à Bonn, Greenpeace France dénonce "le cynisme des industriels et l’hypocrisie des Etats dont les actions ne sont pas à la hauteur des engagements fixés lors de la Cop21". Intitulée Orizon, cette prise de parole met en scène une fausse agence immobilière qui pratique "l'immobilier prédictif". Son business ? Simuler la montée des eaux pour dénicher les biens immobiliers qui seront situés en bord de mer dans quelques dizaines d'années. Le site de cette agence immobilière permet de sélectionner diverses régions en France et en Belgique, la surface souhaitée et le budget on dispose.

L’algorithme prédictif du site suggère de vraies annonces immobilières correspondant à ses critères de recherche, des biens qui se retrouveraient sur les bords de mer en 2100, tout en montrant la plus-value réalisée. "Pour beaucoup, l’Accord de Paris a permis de répondre au danger du changement climatique et on constate malheureusement un moindre intérêt pour ce sujet dans l’opinion publique. L’urgence est pourtant bien réelle. A travers cette opération, Greenpeace France souhaite dénoncer l’immobilisme et le manque d’ambition des États mais aussi le cynisme des entreprises multinationales qui continuent d’investir dans les énergies polluantes et tardent à changer leurs stratégies industrielles. En montrant de façon réaliste l’impact de l'élévation du niveau de la mer, nous espérons une prise de conscience globale qu’il faut mettre les bouchées doubles, notamment en France, pour développer les énergies renouvelables mais aussi enclencher la transition vers un modèle agricole respectueux du climat" explique Laurence Veyne, directrice de la communication de Greenpeace France, dans un communiqué.

Scénario "RCP8.5"

Les projections données sur ce site, conçu par l’agence Artefact et Neuvième Page, se basent sur le scénario "RCP8.5" du rapport du GIEC de 2014 qui prévoit une augmentation des températures de 5°C et une élévation du niveau de la mer d’environ 1 mètre à l’horizon 2100. Ce scénario est le plus pessimiste, mais jugé probable, car il correspond à la prolongation des émissions actuelles. La carte de montée du niveau des eaux a été réalisée à partir des données topographiques de la Nasa.

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