Intelligence Artificielle : Persado ou le Scrabble pour les marketers

4ème épisode du périple américain pour CB News. Après Magna Global à New York lundi, Orange Silicon Valley à San Francisco mardi et Havas à Los Angeles mercredi, portrait d’une société spécialisée dans la génération de langage marketing, à base d’intelligence Artificielle : Persado.

Depuis les bureaux de Persado à New York, la vue est plongeante sur Madison Square Park et l’emblématique Flatiron Building. Mais plus personne dans la société spécialisée dans la fourniture de langage marketing généré par l’Intelligence Artificielle (AI) ne s’attarde sur le côté touristique de l’endroit. Excepté ses visiteurs matinaux. Il faut dire que la société lancée en 2012 travaille sans discontinuer au développement de son activité aujourd’hui au cœur des problématiques d’accès par les marques au public, segment ou encore individu, via les nombreux canaux disponibles (SMS, notification, publipostage, mail, pub sur les réseaux sociaux, etc.). L’AI n’est plus seulement un concept, elle fait figure d’avancée technologique mondiale majeure qui s’immisce partout, dans tous les secteurs d’activité, ou presque. « La machine peut générer ce que l’on n’a pas pensé. L’humain a finalement ses limites », constate ainsi Assaf Baciu, cofondateur et SVP produits et engineering de Persado. Se posant en véritable Scrabble pour les marketers, Persado s’appuie sur plus d’un million de phrases disponibles dans sa base de données et sur plus de 20 000 mots/phrases ajoutés par mois. De quoi faire mouliner sa technologie de génération de phrases marketing courtes dans 23 langues répertoriées Le long format n’étant en effet pas de son domaine. Sûr de son fait, Persado se dit capable de « mimer » le style de ses clients qui veulent, en plus, « un regard humain sur ce que l’on génère », souligne M. Baciu. Des clients, plus d’une centaine, surtout présents dans le Retail et l’e-commerce (Dell, 1800flowers.com, LastcallSears, Saples, etc.), les services financiers (American Express, citi, etc.), les voyages (Air Canada, Expedia, Travelocity, Princess Cruises, Royal Caribbean Cruises, etc.) et les télécoms (Sky, Telecom Italia, Vodafone, Comcast, Verizon, etc.). Et pour qui Persado revendique « une augmentation moyenne de 49,5% des conversions, une amélioration de 68,4% des taux de clics et des revenus supplémentaires de 1 milliard de dollars », peut-on lire sur son site internet.

Depuis fin 2017, la société a même mis en place « Persado : One », une nouvelle offre permettant la personnalisation du « langage émotionnel ». Les marques ont ainsi la possibilité de communiquer « de façon pertinente, durable et individualisée », assure-t-elle. Pour cela, elle s’appuie sur des algorithmes d'apprentissage profond (deep learning*) afin de créer un véritable profil émotionnel individuel, basé sur des campagnes déjà délivrées. Pour ses dirigeants, cette offre représente déjà « la mise à jour la plus avancée de la plateforme d'intelligence artificielle de Persado ».Côté modèle économique général de la société, les clients/annonceurs peuvent se connecter à une plateforme dont ils paient l’accès (SaaS - Software as a service) afin de pouvoir consulter la base de données et activer en trois temps le process : le dépôt de la campagne qui génère le langage pour ensuite être envoyée à ses destinataires-cibles. Aujourd’hui présent à New York, San Francisco, Chicago, Rome, Athènes, Londres ou encore Milan, Persado n’a pour l’heure qu’une toute petite représentation commerciale en France, malgré sa présence au sein de la Marketing Mobile Association (MMA) France depuis 2016. Plutôt très discret sur le nom de ses clients dans l’Hexagone, Persado ambitionne toutefois de s’y développer et y avoir « une présence physique nécessaire ». Sans perdre de vue son développement européen « pour apporter plus de solutions de marketing basées sur l'IA à des clients internationaux », selon sa porte-parole.

*: ensemble de méthodes d'apprentissage automatique tentant de modéliser avec un haut niveau d'abstraction des données grâce à des architectures articulées de différentes transformations non linéaires (Wikipedia).

Les 4 autres articles de la semaine dédiés au marché américain :

Vincent Létang (Magna) : ''4 millions de foyers abonnés à une TV payante ont migré vers des offres OTT en 2017 aux US''

Georges Nahon (Orange Silicon Valley) : ‘’En Californie, une start-up ne nait que pour ne pas rester une start-up’’

Thomas Jorion (Havas Los Angeles) : ‘’il faut une approche systémique qui valorise le temps du consommateur sur les plateformes’’

Intelligence artificielle : l’inexorable ascension…

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