Pornographie en ligne : le gouvernement veut protéger les enfants

Gouvernement - MullenLowe France

A 12 ans, près d'un enfant sur trois a déjà été exposé à des contenus pornographiques en ligne. Cette exposition précoce a des conséquences graves : plus de la moitié des mineurs avouent avoir été "choqués" la première fois qu'ils ont été confrontés à de telles images. En outre, 44% des adolescents ayant déjà eu des rapports sexuels déclarent avoir essayé de reproduire des pratiques vues dans des films X, et près d'un quart disent être complexés à cause du porno. Le gouvernement lance, mardi 9 février, un portail web pour aider les adultes à mieux protéger leurs enfants contre la pornographie en ligne. Le site  jeprotegemonenfant.gouv.fr s'adresse aux parents d'enfants à partir de six ans susceptibles d'être exposés au porno "volontairement ou involontairement". On y trouvera notamment des "contenus d'éducation à la sexualité pour libérer la parole entre parents et enfants", ont expliqué à l'AFP les cabinets d'Adrien Taquet et Cédric O, secrétaires d'État respectivement chargés de l'Enfance et des Familles et du Numérique. La mise en place de cette plateforme d'information est l'un des engagements

pris dans le cadre d'un protocole adopté il y a un an par le gouvernement, le CSA, les principaux acteurs des télécoms et de l'internet, ainsi que des associations de protection de l'enfance. Le site comprend des informations détaillées sur les solutions techniques

de contrôle parental - proposées gratuitement depuis 15 ans, souligne la Fédération française des Télécoms, qui regroupe les principaux fournisseurs d'accès. Toutefois, c'est aux acteurs de l'industrie du X de faire en sorte que leurs contenus restent inaccessibles aux mineurs, insistent les associations. Officiellement, ceux qui ne le font pas sont passibles de poursuites pénales, et une récente loi a doté le CSA du pouvoir d'intervenir en la matière, en bloquant des sites. Saisi en novembre par trois associations, le gendarme de l'audiovisuel pourrait prendre "des décisions dans le mois qui vient" sur ce dossier, a précisé une porte-parole à l'AFP. Pour l'heure cependant, accéder aux contenus des plateformes comme YouPorn et PornHub reste un jeu d'enfant : il suffit d'un clic pour certifier être majeur, un dispositif insuffisant aux yeux de la loi.

La question

Une campagne "La  question"  imaginée par l'agence MullenLowe France, appuie, pour le grand public, le dispositif de prévention et de sensibilisation à cette question très délicate laissant souvent les parents démunis. A l’occasion du Safer Internet Day, MullenLowe France a conçu une campagne visant à interpeller les parents d’enfants et d’adolescents sur l’exposition à la pornographie et ses conséquences. Le film, réalisé par Nicolas Torres (production Room Service), diffusé sans doute en télévision, en digital - native ads - est complété par des affichettes et des flyers. Les directeurs de création de l'agence, Antoine Colin et Jordan Lemarchand, expliquent de concert "pour nous, la difficulté du sujet consistait à ne surtout pas culpabiliser les parents tout en réussissant à les sensibiliser. On sait à quel point il est difficile pour eux de contrôler l’hyper connexion de leurs enfants. C’est même quasiment mission impossible... Le site dédié est une mesure qui arrive à temps pour aider tous les parents. Surtout ceux, comme dans notre film, qui sont loin de se douter que leurs enfants ont déjà été exposés".

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