Paris en ligne : l’ANJ va scruter la pression publicitaire liée au sponsoring TV et aux influenceurs

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Un "record absolu" de 900 millions d'euros ont été pariés pendant la Coupe du monde de football 2022, en ligne et en points de vente, selon l'Autorité nationale des jeux (ANJ), qui régule les jeux d'argent et va scruter la pression publicitaire liée au sponsoring et aux influenceurs.

En "ligne on est à quelque 600 millions d'euros qui ont été pariés, et ce sont des performances beaucoup plus importantes que pendant la dernière Coupe du monde ou même l'Euro 2021", a indiqué mercredi la présidente de l'ANJ Isabelle Falque-Pierrotin, lors d'une audition devant la commission des finances du Sénat. La finale France-Argentine à elle seule a généré "80 millions d'euros pariés", a-t-elle détaillé, en ligne et dans les points de vente de la Française des jeux (FdJ), là aussi "un record sur un seul match". A titre de comparaison, 366 millions avaient été misés au total pour la compétition en 2018 et 420 millions pour l'Euro 2021, selon l'ANJ, autorité indépendante qui régule le secteur des jeux d'argent et de hasard.Pendant la Coupe du monde de foot 2022, l'ANJ a "essayé d'éviter que se répète la pression publicitaire extrêmement forte vue pendant l'Euro" a déclaré Mme Falque-Pierrotin, jugeant qu'elle avait été "cantonnée jusqu'à un certain point".

L’ANJ va surveiller le sponsoring TV et les pratiques des influenceurs

Mais l'ANJ réfléchit à "la possibilité de compléter (son) arsenal réglementaire, car les dernières études de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) montrent une augmentation du pourcentage de joueurs problématiques", a-t-elle complété. L'ANJ a émis des recommandations et quatre chartes ont été signées en novembre 2022, où "opérateurs de jeux d'argent et supports (radio, TV, affichage numérique)" ont "accepté de policer leurs pratiques pour réduire la pression publicitaire". En conséquence, si "les messages les plus dithyrambiques et les plus incitatifs à l'acte de parier, ont quasiment disparu", selon la présidente de l'ANJ, il est trop tôt pour savoir si ces restrictions volontaires ont fait diminuer les budgets des campagnes publicitaires, a indiqué Mme Falque-Pierrotin, promettant des chiffres "d'ici quelques semaines". En outre l'ANJ va scruter dans les mois à venir le sponsoring d'émissions sportives, estimant qu'il a permis aux opérateurs de "contourner" cet encadrement, en amenant à avoir "12 spots publicitaires sur un match" contre les 3 recommandés. Elle travaille avec la DGCCRF sur les pratiques des influenceurs, et a fait des recommandations au gouvernement dans le cadre d'une concertation en cours, car "cette "nouvelle technique publicitaire, énormément mobilisée" par les opérateurs, a "besoin d'être un peu plus encadrée", a-t-elle conclu.   Ce mois-ci l'ANJ doit commencer à passer au crible les stratégies promotionnelles des opérateurs de jeux d'argent, afin de "tirer un bilan de la régulation de la publicité en 2022", a-t-elle encore précisé. L'ANJ réfléchit donc à la manière de renforcer l'encadrement de la publicité pour les jeux d'argent, grâce à des mesures complémentaires qu'elle proposera "dans les prochains mois aux pouvoirs publics", a conclu sa présidente.

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