La reprise « prendra du temps », estime l’INSEE

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Une fois le déconfinement engagé, la reprise de l'activité économique, actuellement environ aux deux tiers de son niveau normal, "prendra du temps", a estimé jeudi l'Insee, dans un nouveau point de conjoncture. Si l'Institut national de la statistique estime toujours qu'un mois de confinement entrainerait une perte de 3 points de PIB sur l'année, cette perte sera en réalité "supérieure car très probablement que la sortie du confinement ne s'accompagnera pas d'un retour immédiat à la normale", a expliqué à l'AFP Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de l'Insee. En particulier, "plus la période de confinement se prolonge, et plus les chaînes de valeur de certaines industries vont être perturbées", avance-t-il. Par ailleurs, dans sa note l'Insee estime que la reprise souffrira de contraintes de demande, avec une "baisse probable du revenu des ménages et des entreprises" mais aussi un "climat d'incertitude" peu propice à la consommation ou à l'investissement.

Dans cette note publiée quinze jours après la précédente, l'Insee confirme son estimation de l'impact de l'épidémie et du confinement sur l'activité française. La perte d'activité atteindrait 36% (contre 35% dans l'évaluation précédente), mais 42% pour le secteur marchand (commerce, transports, restauration, etc.). La consommation des ménages recule également de l'ordre d'un tiers "un peu moins élevée que la chute de l'activité marchande, car dans un premier temps il y a sans doute eu un mouvement de déstockage", dans les magasins, explique Julien Pouget. Cela traduit en particulier la chute des achats de carburants, de véhicules et des vêtements, et des services d'hébergement, de restauration et de loisir, détaille l'Insee.

L'institut a notamment pu analyser les informations issues des paiements par cartes bancaires des Français. Ainsi le lundi 16 mars, soit la veille du début du confinement, "les dépenses alimentaires ont plus que triplé, par rapport au même lundi de l'an dernier. Puis les dépenses ont chuté avant de se stabiliser", explique M. Pouget. Autre constatation : "les ventes physiques payées par carte bancaire ont chuté de 60% par rapport à avant le confinement tandis que la baisse est plutôt de l'ordre de 20% pour les ventes à distance", ajoute-t-il.

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