Sonia Mamin (One To One) : "La deuxième décennie de l'e-commerce sera plus humaine et responsable "   

Sonia Mamin - One To One

Le rendez-vous de l'e-commerce One To One se tient à Monaco du 15 au 17 mars. Près de  2 000 personnes sont attendues dans une séquence économique plus que favorable pour le secteur. En effet, selon les derniers chiffres de la Fevad, il dépasse 129 milliards d’euros en 2021, en hausse de 15,1% sur l’année. C'est désormais 14,1% du commerce de détail pour 2,1 milliards de transactions. La directrice du salon, Sonia Mamin nous en dévoile les contours.

CB News : Cette nouvelle édition est placée sous le thème "Bloom", c'est joli comme mot... mais qu'est-ce que cela signifie ?

Sonia Mamin : Nous parlons bien de floraison ! Appliqué à l'e-commerce cela signifie que le secteur est très ancré dans le réel, dans toutes les préoccupations de la société. Et en premier lieu à l'humain. Au client. Ce thème dit aussi l'éclosion de sa deuxième décennie peut-être moins "technologique" mais plus responsable.

CB News : Les ventes en ligne représentent 14,1% du commerce de détail désormais : pensez-vous qu'il s'agit d'un "plateau" ou pas ?

Sonia Mamin : Nous n'avons pas atteint de plateau. La croissance de l'e-commerce est naturelle notamment en raison de l'accroissement de la mobilité et des services comme le paiement fractionné ou le quick commerce par exemple. De plus, on assiste à une créativité en pleine essor au niveau des offres. Ces deux dernières années ont été un formidable accélérateur pour l'appropriation de ce canal par ceux qui en étaient encore éloignés.

CB News : Le secteur innove Á vitesse "grand v" depuis sa naissance il y a une vingtaine d'années : le consommateur est-il en capacité de "suivre" ? Au sens où il faut véritablement des compétences pour bien comprendre ce qui se joue : cookies, protection des données etc.

Sonia Mamin : C'est évidemment un sujet qui nous occupe beaucoup. On sait que le consommateur est "capable" de suivre, de comprendre les mécaniques du web marchand. D'abord par son utilisation et par son engagement. Pour les cookies, c'est plus complexe. Nous pensions que ce serait un frein, mais cela ne l'est pas. Les utilisateurs font plutôt confiance aux marques. Enfin, avec notre Lab nous observons les tendances et les signaux faibles. Cette année nous phosphorons sur le Web3 et sur ses bénéfices possibles pour le consommateur.

CB News : Un web marchand responsable, notamment sur les sujets de leur empreinte numérique, c'est possible ?

Sonia Mamin : Oui c'est possible ! Nous sommes tous de plus en plus vigilants sur le sourcing, la qualité ou la durabilité ds produits. On se pose des questions sur la pertinence dune livraison "à la minute", sur la surconsommation.  Certaines DNVB qui fabriquent à la demande en pré-commande, et qui explosent, en sont un bon exemple. Sur le volet "green tech", si on en parle beaucoup, nous en sommes au tout début.

CB News : Qu'est-ce qui vous a personnellement marqué dans les nouveaux usages ?

Sonia Mamin : L'engouement pour l'économie circulaire. Si des marques sont nées autour de cette offre, bon nom de marques s'y mettent [ndlr : 9% des achats sur le net concernent de la seconde main selon Harris]. Je pense à La Redoute par exemple avec La Reboucle. Je note aussi que de plus en plus de marques intègrent, très en amont de la fabrication de leurs produits, cette circularité. Je pense aussi à la multiplication du service de paiement fractionné sans frais qui fleurissent sur le Net. Avec des pure players comme Scalapay, Klarna ou United Play. Enfin, la multiplication des offres de location est en plein essor.

CB News : On ne peut ignorer le conflit en Ukraine, quelles répercussions a-t-il sur l'écosystème e-commerce ? Notamment sur les paiements, les livraisons etc.

Sonia Mamin : Pour le moment, nous n'avons aucune donnée sur l'impact du conflit sur l'activité des retailers.

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