230 suppressions de postes prévues au sein du groupe Centre Presse La Montagne

Le groupe de presse Centre France La Montagne a annoncé mardi un vaste plan de restructuration stratégique qui prévoit la suppression de 230 emplois pour réaliser une économie annuelle de fonctionnement de 16 millions d'euros. Faisant le constat d'un "déclin inéluctable car structurel" du volume de ses ventes papier et de la baisse corrélative de ses recettes publicitaires, le groupe, qui détient huit quotidiens et une douzaine d'hebdomadaires, veut se réorienter sur le numérique et diversifier son offre, grâce à un investissement de 15 millions d'euros. Une mutation qui pourrait créer à terme 60 nouveaux emplois, selon un communiqué de la direction. Selon un porte-parole du SNJ, le nombre des suppressions d'emplois atteint 300 en y incluant la cession déjà programmée de l'imprimerie de labeur Fusium (environ 50 emplois dans le Puy-de-Dôme) et l'arrêt des activités de trois autres entreprises de presse employant une vingtaine de personnes à Limoges (SNLP), Chartres (InterHebdo) et Clermont-Ferrand (télévision locale iC1).

Le Berry Républicain, s'est mise en grève de 24 heures à l'annonce du plan. Le mouvement, voté à l'unanimité moins deux abstentions, empêchera la parution du titre mercredi. "On a voté cette grève par solidarité avec les autres journaux du groupe qui seront plus touchés que nous et notamment La République du Centre et le centre d'impression d'Orléans qui va disparaître", selon Philippe Dessaigne délégué CFDT du Berry Républicain. A La Montagne, une assemblée générale était organisée mardi après-midi. "Il est urgentissime qu'on prenne des décisions pour changer l'orientation et trouver des nouvelles offres rédactionnelles", a déclaré  Michel Habouzit, directeur général du groupe.

Des mesures mises en place dès le début de 2014

Confronté à "des résultats en fort recul", Centre France n'a d'autre choix que d'engager ce vaste plan pour adapter "sa culture, ses structures et son organisation", au risque d'être confronté "dès 2016 à une grave situation financière avec un résultat courant négatif de 13 millions d'euros", affirme la direction dans le communiqué. L'ensemble des mesures annoncées, qui devraient être mises en place dès le début de l'année 2014, "doit permettre d'atteindre une économie annuelle de fonctionnement de 16 millions d'euros", assure le groupe. Quelque 35 journalistes, sur les 500 que compte le groupe, sont concernés par ce plan. Comme pour toutes les autres suppressions de postes, ils se verront proposer des aides au départ volontaire et un guichet de départs en retraite sera ouvert. "Nous ferons le maximum pour éviter les licenciements", a précisé M. Habouzit.

Une réorganisation interne en 4 directions de marché

Cette restructuration est l'occasion d'une réorganisation interne avec "quatre directions de marché" qui permettront d'adapter l'offre de tous les métiers - numérique, marketing, publicité, finance, production, etc. - aux zones géographiques concernées. Pour l'avenir, quatre axes de développement prioritaires ont été annoncés : création de plateformes numériques multi-supports, offres de conseil et services publicitaires géolocalisées, développement des offres de contenus et renforcement de l'offre événementielle.

Le groupe, qui emploie environ 2 100 salariés, a réalisé un chiffre d'affaires de 223,5 millions d'euros en 2012 et mise, grâce à cette restructuration, sur 240 millions en 2016. Le quotidien La Montagne a été créé en 1919 à Clermont-Ferrand. Les cinq autres quotidiens concernés sont L'Echo Républicain (Chartres), La République du Centre (Orléans), L'Yonne Républicaine (Auxerre), Le Journal du Centre (Nevers), Le Berry Républicain (Bourges) et Le Populaire du Centre (Limoges).

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