Affaire Fun Radio : ‘’d'abord l'expression d'un conflit des radios entre elles’’

Le président-directeur général de Médiamétrie, Bruno Chetaille, a estimé mercredi au Sénat que l'affaire Fun Radio, accusée de gonfler ses mesures d'audience, avait desservi l'ensemble des radios et regretté que ces dernières n'aient pas trouvé de solution entre elles. Le patron de l'institut était auditionné par la Commission de la culture du Sénat sur les mesures d'audience de Fun Radio, après la décision de Médiamétrie de l'exclure de la vague de mesures d'avril-juin. Mi-juin, Fun Radio (groupe RTL) a été accusée par cinq groupes de radio concurrents d'avoir gonflé ses mesures d'audience en conseillant à ses auditeurs de mentir aux enquêteurs de Médiamétrie. "Au-delà de Médiamétrie, cette affaire est d'abord l'expression d'un conflit des radios entre elles", a estimé M. Chetaille, ajoutant qu'"il aurait été bon que les médias trouvent une solution plutôt que de s'attaquer". "Ce n'est pas bon pour le média radio ce qui s'est passé", a-t-il déploré. Après avoir enquêté sur cette affaire, Médiamétrie a décidé de ne pas publier les résultats d'audience de Fun Radio pour le deuxième trimestre et de corriger les mesures du premier trimestre, estimant que les messages diffusés à l'antenne avaient "affecté les conditions de recueil des audiences" et qu'il y avait corrélation entre ces messages et la progression de Fun.

"Nous avons un contrat de mesure avec l'ensemble des radios (...) au titre de ce contrat, l'article 7 implique le respect d'un certain nombre de clauses de comportement", a expliqué M. Chetaille aux sénateurs, ajoutant avoir "constaté une infraction à l'article 7". "Nous n'avons pas fait l'objet d'alertes jusqu'à la mi-juin sur l'attitude de l'animateur" de Fun, a-t-il poursuivi, regrettant qu'il n'y ait pas eu "plus de veille". Outre l'exclusion des mesures au premier semestre, Médiamétrie a également décidé de ne pas réintégrer Fun Radio (groupe RTL) dans les audiences tant que ces messages ont un impact, des décisions que le directeur de la station a jugées "totalement disproportionnées". "Nous sommes des experts scientifiques, neutres et transparents. Nous nous en tenons à notre méthode scientifique", s'est justifié Bruno Chetaille. Interrogé par un sénateur sur un risque de conflit d'intérêts, l'actionnariat de Médiamétrie étant composé notamment de radios, M. Chetaille a assuré qu'il n'y avait "pas de contradiction entre actionnariat et égalité de traitement", la méthodologie étant décidée au sein des comités et non au sein du conseil d'administration.

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