Chronologie des médias : « Taxi 5 », premier bénéficiaire sur Canal+

Révolution ? Canal+ a diffusé vendredi soir "Taxi 5", huit mois seulement après sa sortie en salle, premier film à bénéficier de la réforme de la "chronologie des médias", qui a raccourci le délai entre la diffusion des œuvres au cinéma et à la télévision. Jusqu'à la signature, le 21 décembre, d'un accord réformant la chronologie des médias, ces règles qui encadrent en France l'exploitation des films sur différents supports (en salle, en DVD, sur les chaînes payantes et gratuites...), les cinéphiles devaient attendre 10 à 12 mois après la sortie en salle pour voir un film inédit sur les bouquets payants (Canal+, OCS). Après d'âpres négociations entre exploitants de salles, producteurs, ayants droits et diffuseurs, ce système a été renégocié, afin de faciliter la diffusion des films à la télévision. Désormais, ils peuvent être programmés dès huit mois après leur arrivée sur le grand écran, et même six mois s'ils ont réalisé moins de 100 000 entrées. L'un des objectifs est que les films qui ne sont plus diffusés dans les cinémas doivent rester accessibles par le public, en arrivant plus vite dans les autres circuits de diffusion. Une réforme saluée par Gérald-Brice Viret, directeur général des antennes et des programmes du groupe Canal+. "Nous sommes très attachés à la sortie des films en salle", mais cette évolution "permet que le cinéma soit plus fort et plus visible", a-t-il déclaré vendredi lors d'une rencontre avec des journalistes. Les négociations pour mettre en place ce nouveau système ont été longues, mais le dirigeant a souligné l'importance cruciale du cinéma dans l'offre de Canal+. "Le cinéma et Canal, c'est une histoire d'amour qui dure depuis 35 ans", même si "comme dans toutes les histoires d'amour il y a des hauts et des bas", a-t-il lancé. Gérald Brice-Viret a défendu le modèle généraliste de Canal+, qui s'appuie sur le cinéma, le sport et les séries. Or, dans cette stratégie, le cinéma est primordial car c'est le premier motif d'abonnement, et Canal+ en fait "un axe de différenciation", notamment par rapport aux plateformes américaines comme Netflix, car le groupe propose en France un catalogue de films sans équivalent. Canal+ a dévoilé quelques chiffres à cette occasion, indiquant que plus de 300 millions de visionnages de films avaient lieu par an sur la plateforme en ligne MyCanal, avec un taux de croissance de 40%.

À lire aussi

Filtrer par