France Télévisions : des députés demandent un quota de 3% d'œuvres ultramarines

La production audiovisuelle en outre-mer est « en plein essor » et représente un fort potentiel économique pour ces territoires, souligne un rapport parlementaire qui appelle à mieux accompagner la filière et réclame une plus grande diffusion de la création ultra-marine. Face à la disparition programmée de la chaîne France Ô sur la TNT, un « grave coup porté à la filière ultramarine », le rapport de la députée UDI de Polynésie Maina Sage et du député LREM de Saint-Pierre-et-Miquelon Stéphane Claireaux, préconise de mettre en place au sein de France Télévisions une obligation de diffusion d'au moins 3% d'oeuvres issues de la production ultramarine « entre 6H00 et 22h30 ».

« France Ô permettait de mettre le pied à l'étrier d'un grand nombre de producteurs et réalisateurs ultramarins », note le rapport adopté jeudi par la délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale, et dont l'AFP a eu copie. Il propose aussi de fixer des « obligations d'investissement dans la production audiovisuelle d'œuvres tournées en outre-mer, à hauteur de 3% du montant global investi ». Parmi la quarantaine de recommandations, il est proposé d'organiser chaque année un grand rendez-vous dans l'Hexagone réunissant les professionnels ultramarins et les acteurs privés et publics nationaux et européens.

113 sociétés de production

Mieux accompagner les ultramarins pour obtenir des aides nationales, renforcer les bureaux d'accueil de tournage dans chaque outre-mer, inciter à l'emploi local grâce à des avantages fiscaux sur les charges sociales, développer des filières audiovisuelles dans les universités d'outre-mer font aussi partie des pistes proposées. La filière audiovisuelle en outre-mer emploie actuellement un millier de personnes et compte « 113 sociétés de production ». Le potentiel de retombées économiques est important : la série « Cut » tournée à La Réunion sur 6 ans a ainsi rapporté près de 8 millions d'euros en dépenses locales. Cela contribue aussi à l'emploi local, note le rapport, citant la série « Guyane » qui a permis d'embaucher une centaine de techniciens et quarante comédiens guyanais sur la saison 1.

Sans compter les retombées indirectes comme la promotion du territoire et le tourisme. En Guadeloupe, par exemple, des croisiéristes anglo-saxons font escale pour visiter le commissariat de la série « Meurtre au paradis ». Si les outre-mer ont des atouts (paysages d'exception, multiculturalisme, conditions sécuritaires et sanitaires comparables à celles de l'UE), leurs principaux freins restent « la distance et l'isolement », note le rapport. Les centres de décision restent majoritairement hexagonaux, et les contraintes logistiques (transport de matériel, taxes locales, etc.), entraînent un surcoût estimé entre 20% à 30 en moyenne.

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