La 25ème édition du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre débute ce lundi

L'Irak, le Yémen et l'Afghanistan seront au cœur des rencontres organisées à l'occasion du 25ème Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, qui s'ouvre ce lundi pour une semaine dans cette ville proche des plages du Débarquement en Normandie. "À l'heure de l'information en continu, où ce type de reportage a de plus en plus de mal à trouver sa place, où le traitement people prend le pas", le Prix Bayeux entend "offrir des témoignages directs de terrain pour comprendre la réalité quotidienne et les grands enjeux des conflits contemporains", affirment les centristes Hervé Morin, Jean-Léonce Dupont et Patrick Gomont, respectivement à la tête de la région, du département et de la ville, coorganisateurs de la manifestation. Avec sept expositions et de nombreuses projections et soirées-débats, le Prix Bayeux affiche une "densification de la programmation", a précisé M. Gomont lors d'une conférence de presse. Près de 40.000 personnes, dont près de 400 professionnels, sont attendues à Bayeux. L'Irak fera irruption dans les rues de cette ville paisible à travers une exposition en extérieur de photos grands formats du russe Yuri Kozyrev, de l'agence Noor intitulée "Please slow freedom" et dénonçant les "erreurs monumentales" des Américains dans ce pays. Le Yémen fera l'objet d'une exposition collective de photographes d'agences de presse, sur le thème "la guerre loin des yeux", et d'une soirée débat avec pour angle, "une guerre à huis clos", et la participation notamment de Jean-Philippe Rémy (Le Monde), le commissaire de l'exposition. Parmi les thèmes rares, les organisateurs ont prévu la projection en avant-première de "Libye, anatomie d'un crime", sur les viols d'hommes en Libye, en présence des auteurs et suivi d'un échange. L'Afghanistan fera l'objet de deux expositions. "Afghan lives" rendra hommage au travail "immense" du chef photographe de l'AFP à Kaboul Shah Marai, qui a perdu la vie avec neuf autres journalistes lors d'un double attentat à la bombe le 30 avril. Et "Au royaume des insoumis", de Pascal Manoukian, racontera comment les Afghans ont résisté à l'invasion de leur pays par l'Armée rouge. L'ombre du "massacre de Kaboul qui met l'Afghanistan en première place comme pays le plus meurtrier en 2018" pour les journalistes selon Reporters sans frontières (RSF), planera également sur la cérémonie organisée jeudi au Mémorial de reporters de guerre, lieu unique en Europe, en hommage aux journalistes décédés dans leur fonction, entre mai 2017 et mai 2018. Comme chaque année, une stèle sera dévoilée avec cette fois 64 noms gravés, parmi lesquels celui de Shah Marai, contre 56 sur la stèle 2016/2017. "En 2018, plus de 30 journalistes ont déjà été tués", dans le monde, a précisé RSF dont le secrétaire général Christophe Deloire sera présent à Bayeux. Côté compétition, les reportages "traitent majoritairement de la Syrie, de l'Irak, de l'Afghanistan, du Mexique, du Venezuela, du Yémen, des Philippines, du Bangladesh et de la Birmanie au travers des Rohingyas", a précisé M. Gomont. 55 des 314 reportages reçus seront soumis au jury présidé par la journaliste vedette de CNN Christiane Amanpour qui a notamment dénoncé les massacres à l'encontre des musulmans en Bosnie. Les prix (radio, photo, presse écrite, télévision, télévision grand format et prix du jeune reporter photo) seront annoncés le 13 octobre. Le même jour une petite trentaine de journalistes échangeront avec le public dans le cadre du salon du livre du Prix. (avec l’AFP)

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