L’actu media d’août à retenir

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Pendant la pause estivale de la Matinale de CB News, l’actualité média n’a pas pris ses quartiers d’été. Panorama non-exhaustif.

- Début août, le tribunal de commerce de Nanterre a ordonné à Canal+ de payer et diffuser deux matches de Ligue 1 par journée en vertu de son accord de sous-licence avec beIN Sports. La chaine devra ainsi s’acquitter de la facture de 68 millions d'euros TTC attendue par la Ligue de football professionnel (LFP). Canal+ a immédiatement annoncé son intention de faire appel. Peu de temps avant, le tribunal judiciaire de Paris avait ordonné à beIN Sports de s'assurer de la diffusion de ces rencontres aux côtés d'Amazon, mais le diffuseur qatari s'était retourné contre la chaîne cryptée, liée par un contrat qu'elle doit désormais honorer sous peine d'une astreinte d'un million d'euros par jour de retard. "Canal doit désormais exécuter toutes ses obligations, et donc doit honorer tous les paiements dus, diffuser ainsi que produire tous les matches du lot N.3", correspondant à deux rencontres par journée, acquis pour 332 millions d’euros en 2018, selon une source.

- RMC Sport codiffusera les deux meilleures affiches de la Ligue des champions avec Canal+ pour les trois prochaines saisons, a annoncé la chaîne du groupe Altice. Diffuseur de la Ligue des champions depuis 2018, RMC Sport avait vu Canal+ et beIN Sports récupérer les principaux lots de l'épreuve-reine européenne sur le marché français pour la période 2021-2024. RMC Sport annonce également qu'elle "sera la seule chaîne à proposer 266 matches (hors finales)" de la Ligue Europa et de la Ligue Europa Conférence "en direct et en exclusivité chaque saison" jusqu'en 2024. Ce lot portant sur la Ligue Europa (deuxième coupe d'Europe) et la toute nouvelle Ligue Europa Conférence, troisième coupe d'Europe lancée cette saison, avait initialement été obtenu par le groupe sino-espagnol Mediapro pour son éphémère chaîne Téléfoot, qui a cessé d'émettre début 2021 après seulement quelques mois d'existence. Canal+ et W9 (groupe M6) co-diffuseront la meilleure affiche de chaque journée de la Ligue Europa ou de la Ligue Europa Conférence.

- Facebook s'est associé aux représentants de l'audiovisuel français pour faciliter le blocage de contenus vidéos piratés sur le réseau social et sa filiale Instagram, s'est félicité le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC). "Facebook vient de rejoindre le dispositif de protection des œuvres sur les plateformes communautaires, mis en place par l'association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa, qui rassemble les ayants droits du cinéma et de l'audiovisuel), sous l'égide" du CNC, a annoncé ce dernier dans un communiqué. "Ce partenariat va permettre à l'Alpa d'utiliser l'outil d'identification et de gestion de droits de vidéos de Facebook (« Rights Manager ») pour repérer et bloquer automatiquement les vidéos faisant l'objet d'une contrefaçon sur les plateformes Facebook et Instagram", a expliqué le CNC. Contacté par l'AFP, le CNC a précisé que cette collaboration entre Facebook et l'Alpa était "effective depuis juin". Elle s'ajoute à un accord similaire passé en septembre 2017 entre l'Alpa et Google. Le géant californien avait alors mis à la disposition de l'association son outil de reconnaissance de contenu, "Content ID", utilisé par sa filiale YouTube, pour centraliser les demandes de propriétaires lésés par des vidéos piratées et les bloquer.

- Dans le cadre du plan de filière « presse », présenté par le Président de la République en août 2020, le ministère de la Culture a annoncé début août la mise en place du fonds pour la transition écologique de la presse. Doté de 8 millions € par an (en 2021 et 2022), celui-ci est financé par les crédits du plan de relance et doit permettre au secteur de la presse « de s’engager encore davantage dans sa transition écologique par la recherche et l’innovation », souligne le ministère. Il a ainsi vocation à financer des projets de recherche et développement, « destinés à réduire l’empreinte carbone du secteur », pointe-t-il encore, tout s’adressant aussi bien aux acteurs de la presse papier que numérique. Dans ce contexte, l’appel à projets qui bénéficieront d’un financement au titre de ce fonds en 2021 est en ligne sur un espace dédié. La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 1er octobre.

- Le Championnat d'Italie reste sur beIN Sports : le diffuseur qatarien a annoncé avoir trouvé un accord avec la Serie A pour la diffusion de la compétition ces trois prochaines saisons en France. Avec ce renouvellement de contrat, beIN Sports sécurise la prolongation sur ses antennes françaises de ses trois Championnats étrangers majeurs, après avoir étendu ses contrats avec la Bundesliga allemande et la Liga espagnole. "Le renouvellement étend le partenariat à plus d'une décennie", souligne beIN Sports dans un communiqué.

- Netflix augmente ses tarifs en France. L'offre de base dite "essentiel" coûte désormais 8,99 euros par mois contre 7,99 euros, la "standard" -- qui donne accès à deux écrans en simultané en qualité HD -- passe à 13,99 euros au lieu de 11,99 et l'abonnement "premium" (pour quatre écrans simultanés et des programmes en 4K) à 17,99 euros contre 15,99 auparavant. Cette augmentation est effective immédiatement pour les nouveaux souscripteurs et applicable aux abonnés actuels lors du prochain cycle de facturation. À fin juin, Netflix compte près de 210 millions d'abonnés payants dans le monde.

- Le gouvernement va lancer un dispositif d'aide d'un montant de 2 millions d'euros par an destiné à la presse écrite, imprimée ou bi-médias, d'Outre-mer, annonce-t-il un communiqué. Son objectif est de soutenir les publications payantes d'actualité et d'information politique et générale (IPG) et de "faciliter" leur accès aux habitants d'outre-mer en vertu du pluralisme de la presse, précise l'exécutif.  "C'est la première fois que la spécificité des titres ultramarins est prise en compte par la mise en place d'une aide qui leur est exclusivement dédiée", ajoute-t-il, précisant que ce dispositif "pérenne" s'inscrit "dans le cadre du plan de filière +presse+ voulu par le Président de la République".

- Le groupe Disney compte désormais 116 millions d'abonnés à sa plateforme de streaming vedette, Disney+, bien au-delà des attentes du marché, d'après le communiqué de résultats de groupe américain. Les analystes escomptaient seulement entre 113 et 114 millions d'adhérents. "Nos plateformes marchent très bien", s'est félicité le patron de la firme, Bob Chapek. "Nous avons désormais 174 millions d'abonnements en tout à Disney+, ESPN+ (sports, ndlr) et Hulu, et de nombreux nouveaux contenus sur le point d'être diffusés". L'empire du divertissement a aussi ravi les investisseurs avec 17 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 923 millions de profits d'avril à juin, au lieu de la perte nette de 4,7 milliards de dollars à la même période l'année dernière, quand la crise sanitaire heurtait de plein fouet ses parcs d'attraction et croisières.

- La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a sanctionné le quotidien Le Figaro d'une amende de 50.000 euros pour avoir utilisé sur son site des cookies publicitaires sans recueillir le consentement préalable des internautes. Saisie d'une plainte, la Commission a effectué plusieurs contrôles entre 2020 et 2021. La Commission sanctionne l'éditeur du site car elle considère qu'il est de sa responsabilité de veiller aux bonnes pratiques de ses partenaires. "L'enjeu est de savoir si les éditeurs ont une obligation de moyen ou de résultat", conteste auprès de l'AFP Marc Feuillée, directeur général du Figaro. "Malgré tous les moyens que nous avons mis en œuvre et nos signaux de refus, il y a des partenaires technologiques qui ont déposé des cookies tiers. Pour les en empêcher, il faudrait bloquer l'accès de ses plateformes (au site du Figaro) et nous priver de ce chiffre d'affaires", a-t-il expliqué. Selon lui, la formation restreinte de la CNIL a reconnu "en partie" les arguments du Figaro en diminuant largement le montant de l'amende initialement demandé par la rapporteuse de la Commission. Le groupe étudie l'opportunité d'un recours, et plaide pour que l'action de la CNIL se tourne vers les plateformes de publicité programmatique – comme Google, Criteo, Taboola, ou Teads - qui automatisent la vente d'espace publicitaire.

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