AFP : son développement passera par la vidéo

Le nouveau président-directeur général de l'Agence France-Presse (AFP) Fabrice Fries a estimé vendredi sur Europe 1 que la relance commerciale de l'AFP passerait par la vidéo et souhaité que l'agence devienne "l'un des deux grands fournisseurs de vidéo dans le monde". "Aujourd'hui, la vidéo, pour faire simple, c'est 12% de notre chiffre d'affaires, chez AP et Reuters c'est 40%. Il faut qu'on devienne l'un des deux grands fournisseurs de vidéo dans le monde", a indiqué Fabrice Fries, qui donnait sa première interview depuis son élection mi-avril en remplacement d'Emmanuel Hoog.   Il a estimé que la relance commerciale de l'AFP était un "grand sujet" puisque "les recettes diminuent et les charges augmentent depuis 4-5 ans", "pas besoin de faire un dessin : c'est inquiétant". "Pour autant, l'Agence a un vrai gisement de croissance sous les pieds, pour moi c'est la vidéo et ça va être le grand axe de développement. L'agence est très connue pour être forte en texte et en photo, on est la meilleure agence photo du monde, il faut qu'on le devienne aussi pour la vidéo", a-t-il poursuivi. Interrogé sur la lutte contre les "fake news", notamment au lendemain de la fausse mort du journaliste russe Arkadi Babtchenko orchestrée par Kiev, Fabrice Fries a estimé que c'était "un phénomène très inquiétant" et "absolument massif". "On le voit dans des pays comme le Brésil en ce moment où il y a la préparation de l'élection présidentielle, il y a de la désinformation à l'échelle industrielle", a-t-il expliqué. A l'AFP, "il y a eu un changement radical de posture ces dernières années, l'Agence n'avait pas l'habitude de commenter des rumeurs, maintenant on a vu avec le Brexit et Trump qu'il fallait au contraire prendre les devants. L'AFP non seulement les commente, mais elle les débusque, elle en fait l'analyse, elle les conteste et elle rétablit les faits", a-t-il détaillé.L'agence lance d'ailleurs un nouveau format dédié au "fact-checking" : "FactCheck". Le PDG de l'AFP est par ailleurs revenu sur son élection, dont le processus a été contesté par trois des administrateurs de l'Agence : "Je n'ai jamais été le favori. Il y a eu une vraie compétition qui a duré trois mois, c'est comme ça que je l'ai vécu. Il y a eu plusieurs tours et à la fin je l'ai emporté, je suis très content", a-t-il indiqué.

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