Aide à la presse : le ministère de la Culture veut revoir les conditions d’accès

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Dans un communiqué du 24 décembre, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot annonce la mise en place d’une mission de réflexion sur les conditions d’accès aux aides à la presse et notamment « celles relatives à la composition des rédactions ». Confiée à Laurence Franceschini, conseillère d’État et présidente de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), la mission entend ainsi s’interroger sur « la question de la nécessaire présence de journalistes professionnels pour pouvoir accéder aux aides à la presse, en particulier pour la presse d’information politique et générale ». Le ministère, qui attend d’ores et déjà les conclusions du rapport pour « la mi-mars », rappelle dans la lettre de mission que « si les titres de presse doivent aujourd’hui présenter un apport éditorial significatif, l’accès au régime économique de la presse, via l’inscription sur les registres de la CPPAP, n’est assorti en tant que tel d’aucune condition quant à la présence de journalistes au sein des rédactions » pointe-t-il avant de souligner que « seuls les services de presse en ligne d’information politique et générale doivent comporter au minimum un journaliste professionnel au sens de l’article L.7111-3 du code du travail au sein de l’équipe rédactionnelle ».

« Alors que la lutte contre la manipulation de l’information est aujourd’hui un enjeu majeur pour nos sociétés démocratiques et que le renforcement des exigences déontologiques et la séparation nette entre l’information et la publicité sont nécessaires pour renforcer le lien de confiance entre les médias et le grand public, les changements récents constatés dans les rédactions de certains titres plaident pour un renforcement de l’exigence journalistique », assène le ministère, faisant ainsi notamment référence sans le citer au groupe Reworld Media, régulièrement pointé du doigt pour entretenir la confusion entre espaces publicitaires et contenus éditoriaux en externalisant leur production à des non-journalistes. Ces dernières semaines, la rédaction de Science et vie, racheté par Reworld Media en 2019, reproche au nouveau propriétaire d'avoir confié le site internet du magazine à des "chargés de contenus" non journalistes, au détriment de sa qualité éditoriale.

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