Aides à la presse : 76 M€ versés à 411 titres en 2019 vs 77 M€ à 398 titres en 2018

Euros

411 titres de presse ont bénéficié d'un total de près de 76 millions d'euros d'aides en 2019, selon des données qui viennent d'être publiées par le ministère de la Culture, récemment appelé à plus de transparence en la matière. Les aides à la presse (tarifs postaux préférentiels, TVA à taux super réduit mais aussi subventions directes etc.) au sens large ont représenté 840 millions d'euros en 2020, auxquels le gouvernement a décidé d'ajouter l'été dernier 483 millions d'euros sur deux ans, en réponse à la crise sanitaire. Mardi, le ministère de la culture a publié la liste des titres et des principaux groupes et sociétés de presse ayant bénéficié de certaines de ces aides en 2018 et 2019, ainsi que les montants alloués à chacun. Les subventions prises en compte regroupent les aides dites directes (aides au pluralisme, aide au portage, aides à l'investissement), l'aide à la distribution de la presse quotidienne nationale (perçue par des titres mais ensuite reversées à une messagerie), et les aides à la modernisation sociale bénéficiant à d'anciens salariés des titres concernés. En 2018, 398 titres ont ainsi bénéficié d'un peu plus de 77 millions d'euros d'aides, soit un million de plus que l'année suivante.

Pour 2019 et sur l'ensemble du champ étudié, Aujourd'hui en France arrive en tête des titres ayant reçu la plus grosse somme, avec 12,7 millions d'euros, constitués essentiellement d'aides à la distribution (12,6 millions d'euros) reversées à sa messagerie, contre un peu plus de 81.000 euros d'aides directes. Suivent Libération, avec 5,9 millions d'euros, le Figaro (5,7 millions) et le Monde (5,2 millions). Les aides directes, qui représentent près de 49 millions d'euros, ont le plus profité à Libération (près de 4,2 millions d'euros), devant La Croix (4 millions d'euros), L'Humanité (3,3 millions d'euros), Ouest-France (2,6 millions d'euros) et L'Opinion (1,8 million d'euros). En avril, une mission parlementaire avait appelé à repenser les aides à la presse et à une "transparence accrue", déplorant que les dernières données disponibles datent de 2017. Le même mois, le ministère de la Culture avait annoncé une concertation avec les éditeurs de presse et les syndicats de journalistes pour revoir les conditions d'attribution des aides publiques et les lier à la présence de journalistes dans les rédactions, suivant les recommandations d'un rapport commandé fin 2020.

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