Alliance publicitaire 20 Minutes, Ouest France et Rossel

Le groupe 20 Minutes lance une alliance publicitaire nationale et locale baptisée « Puissance 3 », avec ses actionnaires Ouest-France et le belge Rossel (Le Soir, La Voix du Nord...) mais ouverte à d'autres titres notamment de PQR, ont annoncé ses dirigeants jeudi. Les trois groupes mettent ainsi en place une plateforme technologique unique qui regroupera toutes leurs marques permettant un accès simplifié aux inventaires par les annonceurs, a expliqué Christian Philibert, président d'Ouest-France multimédia. Une annonce qui intervient quelques mois après le lancement de Gravity, qui regroupe une centaine de médias français partageant leurs données publicitaires, et de Skyline, couplage publicitaire entre les groupes Le Monde et Le Figaro. Pour les médias, il s'agit de reprendre en main la commercialisation des espaces de publicité numérique, souvent sous-traitée, pour mieux résister aux GAFA. "On a beau être de grands groupes, face à la concurrence internationale, on n'est pas assez importants, d'où la nécessité de nouer des alliances", a souligné Thierry Hugot, président de la régie La Voix Médias et président de Rossel Advertising France et Belgique. "On a regardé Skyline et Gravity. Nous allons tester Gravity en tant que partenaire pour regarder ce qu'il s'y passe, mais nous attendons l'après RGPD" (Règlement européen sur la protection des données, ndlr)), a-t-il indiqué. Soulignant au passage qu’il pouvait y avoir au sein de l’alliance Gravity « un problème de gouvernance, de taille… Nous voulons absolument conserver notre agilité, notre rapidité de réaction. Si les temps de décisions sont trop lourds, nous n’irons pas », a-t-il assuré. Outre cette alliance technologique, 20 Minutes va lancer avec 366, la régie publicitaire de la presse quotidienne régionale, une offre commune baptisée Breaking AD, à l'occasion de la Coupe du monde de football et du Tour de France cycliste.

L’implémentation de la plateforme vidéo Digiteka

Rossel et Sipa-Ouest-France, actionnaires chacun à 49% de 20 minutes, ont racheté en début d'année Digiteka, un spécialiste de la vidéo en ligne qui est "en cours d’implémentation sur toutes les plateformes des groupes". 20 Minutes le sera même « le mois prochain ». La plateforme se veut « ouverte » avec l’ambition, pourquoi pas, d’en faire celle de la PQR, selon M. Hugot, par ailleurs président de la régie 366 depuis avril dernier, car « la techno coûte cher et qu’il faut l’amortir ».

CA : 50-50 pour le print et le numérique en 2019

L'audience de 20 Minutes est désormais majoritairement numérique (69%) alors que 76% du trafic sur son site est généré via le mobile pour un site enregistrant 3,3 millions de visites par jour, selon le président de 20 Minutes, Olivier Bonsart, citant des chiffres AT Internet. Le chiffre d'affaires du groupe a atteint près de 40 millions d'euros en 2017, la hausse du numérique (+12%) permettant de compenser la baisse du papier. Le bénéfice net a augmenté de 19%. "L'évolution du CA global est stable mais nous sommes rentables", souligne-t-il. À l’horizon 2019, 20 Minutes vise un chiffre d'affaires provenant à 50% du numérique, contre 30% aujourd'hui. Le titre travaille désormais (avec Amazon) sur le vocal qui est « la révolution comme a pu être celle du smartphone », souligne M. Bonsart. Il teste même actuellement la réalisation de podcasts dans des formats longs. Il planche en outre sur l’Intelligence artificielle, ce « nouvel assistant de la rédaction ». 20 Minutes sera aussi de la seconde vague des sites labellisés Digital Ad Trust en juin prochain.

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