Altice : Alain Weill change sa stratégie face à Orange

Alain Weill

Alain Weill, lors de la conférence de presse de rentrée de BFMTV le jeudi 5 septembre (©Thomas Moysan/CB News).

Lors de la conférence de presse de rentrée de BFMTV jeudi 5 septembre, le PDG d’Altice France Alain Weill a réagi à la coupure du signal de ses chaînes – BFMTV, RMC Story et RMC Découverte –, intervenue le jour-même à 9h, faute d’accord avec l’opérateur télécom Orange. « Je ne vais pas vous dire que je suis détendu, mais je suis serein », a-t-il indiqué, expliquant avoir été « très surpris ce matin de découvrir que Orange avait coupé la distribution de nos trois chaînes nationales ».

« La loi les y contraint »

Une coupure qui intervient après la transmission d’une proposition d’Altice mercredi soir, restée sans réponse, indique Alain Weill. Pour lui, il s’agit d’un « préjudice terrible pour les téléspectateurs et pour les abonnés d’orange ». Parlant, comme il l’avait fait lors de la conférence de rentrée de RMC, de média d’habitude et de relation émotionnelle entre BFMTV – « qui est regardé par 10 millions de personnes par jour en moyenne » - et les Français, Alain Weill a déclaré avoir repris les discussions avec l’opérateur Orange, avec lequel il avait rendez-vous jeudi après-midi : « nous allons proposer de reprendre nos signaux et de pouvoir proposer nos chaînes, comme la loi les y contraint ».

Altice se dit « ouvert »

Le PDG d’Altice a changé de braquet. Avec Free (Iliade), il opposait une fin de non-recevoir si Altice n’était pas rémunéré pour la diffusion et la mise à disposition des services associés, qui comprennent notamment la plateforme de rattrapage du groupe. Avec Orange, la diffusion des chaînes n’est plus dans la balance. Les services associés ne seront pas mis à disposition de l’opérateur s’il ne rémunère pas Altice, mais la diffusion ne sera pas impactée. Orange devra rebrancher le linéaire et remettre à l’antenne BFMTV, RMC Story et RMC Découverte, toutefois ses abonnés ne bénéficieront pas des services associés proposés par Altice. « J’espère que le signal pourra être établi dans le cadre établi par la loi », a insisté Alain Weill, qui a rappelé être « ouvert » et avoir fait une « proposition raisonnable ».

« On fait preuve d’un grand pragmatisme »

Le fondateur de NextRadioTV change ainsi sa stratégie avec Orange. « On fait preuve d’un grand pragmatisme », a-t-il déclaré. « Ce qui compte, c’est le montant sur lequel on se met d’accord : que ce soit sur les services associés ou le linéaire (…). Je veux arrêter la polémique. Ça n’a pas de sens, pour quelques millions d’euros, de se mettre sous tension, de mettre en danger nos audiences », a-t-il rappelé. Selon lui, les montants en jeu n’en valent pas la chandelle. Des négociations avec Free, se basant sur la nouvelle stratégie d’Altice, vont-elles s’ouvrir ? « Ils ont mon numéro », a simplement lâché Alain Weill.

« Je savais ce qu’il se passerait »

Mais le PDG d’Altice France ne s’avoue tout de même pas vaincu. « On verra plus tard, mais je suis convaincu que les services associés seront indispensables », assure-t-il, s’appuyant sur l’expérience américaine d’Altice, avec Numéricâble. « En France, les opérateurs n’ont pas cette expérience de la distribution de la télévision (…). Si j’ai allié mon groupe à un opérateur télécom, c’est parce que je savais ce qu’il se passerait », a-t-il lancé. Rappelant que la situation actuelle posait un problème pour BFMTV, Alain Weill s’est voulu optimiste. « Dans 3 ou 4 ans, le linéaire redeviendra un sujet parce que la majorité des français regarderont la télé avec la fibre, pas la TNT ». Et de conclure, taquin : « le problème est autant aussi important pour les chaînes que pour les opérateurs : ne plus avoir la possibilité de regarder nos chaînes, c’est un problème. Même s’ils vont vous dire le contraire dans la situation actuelle… ».

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