Les ambitions africaines de Netflix
Dans une interview accordée à l’AFP, le responsable Afrique des contenus originaux et acquisitions de Netflix, le Nigérian Ben Amadasun, indique la volonté de la plateforme d’augmenter « rapidement » ses offres de contenus africains. « Nous faisons face à des défis en termes de capacité d'offre (...) et nous constatons qu'il y a des contraintes notamment le nombre limité de producteurs et réalisateurs de très haut niveau sur ce marché ». Depuis un an et demi, précise-t-il, « nous travaillons intensément pour soutenir cette industrie et mettre en place des programmes de formation ». Dans le cadre de l'aide pendant la crise du Covid-19, « nous avons par exemple abondé de 400.000 dollars un programme de bourses d'études pour des universités en Afrique du Sud qui accueillent des étudiants se destinant aux études de cinéma et d'audiovisuel », relève-t-il encore. Pour lui, « les autres défis sont (…) l'accessibilité financière et des données. Nous travaillons sur ces deux volets. Nous avons lancé il y a quelques semaines une offre totalement gratuite au Kenya (mais limitée, NDLR), qui est la première du genre ».
Interrogé par ailleurs que les critères de sélection des contenus pour les abonnés africains à Netflix, le dirigeant souligne chercher « en priorité des histoires fortes (…) qui auront le potentiel d'intéresser le plus nos spectateurs. Il faut que l'histoire soit vraiment authentique sur ce qu'elle donne à voir du pays et de sa culture ». De même, la plateforme entend rechercher des « regards originaux parmi les créateurs africains ». Pour ce faire, le service de SVOD travaille « avec les talents qui ont déjà l'expérience de ce marché et qui sont capables de très bien raconter des histoires, et nous sommes aussi à la recherche des talents de demain en Afrique ». M. Amadasun souligne même la volonté de Netflix de « voir comment les former et faire émerger leurs propres histoires, qui pourront aussi être très puissantes. Nous devons nous assurer que la diversité des voix du continent soit représentée dans notre offre.
Parmi les succès évoqués à l’AFP par le responsable Afrique des contenus originaux et acquisitions, en Afrique du Sud et au-delà, la série « Comment gâcher Noël : le mariage" (décembre 2020, NDLR). La série dramatique originale sud-africaine « Le sang et l'eau » (lancée en mai 2020, se déroulant au sein de Parkhurst College, un prestigieux établissement réservé aux élites et aux étudiants brillants de Cape Town, NDLR). Et « Oloture », un film sur la question du trafic de prostituées depuis le Nigeria vers l'Europe.
