Appel à la grève chez Euronews

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Les syndicats de la chaîne d'informations internationale Euronews, basée en France, ont appelé jeudi les salariés à la grève pour protester contre un plan social prévoyant près de 200 suppressions de postes.

Le "but de cette grève est bureaux vides. Nous vous invitons donc à rester chez vous", a lancé aux employés l'intersyndicale de la chaîne basée à Lyon, dans le sud-est de la France, à l'issue d'une assemblée générale. Le 2 mars, la direction avait présenté un plan prévoyant 198 licenciements d'ici à octobre 2024 à Lyon, sur quelque 500 employés, selon le Syndicat national des journalistes.  L'objectif est de relancer la chaîne face à des résultats catastrophiques : environ 160 millions de pertes en dix ans et, pour la seule année 2021, un résultat net de -20 millions d'euros. "Neuf mois après avoir acheté Euronews, le fonds d'investissement portugais Alpac Capital a annoncé le licenciement de 197 salariés sur un effectif de 349 salariés permanents", a précisé jeudi dans un communiqué le syndicat CGT. Selon le syndicat, qui dénonce "un massacre social et éditorial", les "deux tiers de la rédaction sont évincés" et "au total 128 journalistes, 57 techniciens et 12 administratifs vont perdre leur emploi".

Le projet de la direction d'Euronews, qui espère un retour à l'équilibre financier "d'ici à 2025", vise à faire de Bruxelles "le cœur névralgique du dispositif" avec la création de plus de 100 postes, dont 70 journalistes sur place. Cinquante autres postes de journalistes doivent être créés dans six grandes capitales européennes, le siège restant à Lyon "avec plus de 140 salariés". Lancée en 1993 par une vingtaine de chaînes européennes, Euronews est passée en juillet dernier sous le contrôle du fonds d'investissement Alpac Capital, basé au Portugal, qui a acquis 88% des actions de l'entreprise en rachetant les parts détenues par le magnat égyptien Naguib Sawiris via sa holding MGN. Euronews diffuse en continu des informations en 15 langues avec une rédaction de 400 journalistes de 30 nationalités. Elle avait déjà lancé en novembre 2020 un plan social qui a entraîné une trentaine de départs, dont une dizaine contraints.

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