Arnaud Lagardère pas dérangé si le nom de son groupe changeait en… Bolloré

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Arnaud Lagardère ne serait pas dérangé, voire "plutôt heureux", si son nom devait disparaître du groupe dont il est PDG au profit de celui de Vincent Bolloré qui vient d'en prendre le contrôle, a déclaré le dirigeant lors d'une émission qui était diffusée jeudi soir. "Les personnes morales survivent aux personnes physiques", a-t-il répété à plusieurs reprises, dans un entretien accordé à l'émission Complément d'Enquête, diffusée sur France 2. Mais si le nom de l'entreprise léguée par son père Jean-Luc "doit disparaitre au profit d'un nom comme celui de Vincent Bolloré, j'en serais plutôt heureux", a-t-il déclaré, interrogé par le journaliste Tristan Waleckx au Lagardère Paris Racing, un club de sport select au coeur du bois de Boulogne. "Ça ne me dérangerait pas, et ça ne dérangerait pas mon père non plus", a-t-il poursuivi. Il "regretterait" toutefois d'en arriver là.

Endetté personnellement et confronté au début de la pandémie de Covid-19 aux difficultés de sa branche de distribution présente dans les gares et aéroports, Arnaud Lagardère avait été forcé au printemps 2020 d'appeler Vincent Bolloré pour l'aider face à une fronde actionnariale. Via le géant français des médias Vivendi, celui-ci avait peu à peu grignoté le capital de Lagardère, puis obtenu une modification des statuts du groupe, avant de lancer une OPA pour prendre le contrôle. Vivendi détient depuis fin mai 55,4% du capital de Lagardère, et a accordé à Arnaud Lagardère un mandat de PDG de 6 ans en promettant de respecter l'intégrité de son groupe.

"Je trouve qu'il y a entre Jean-Luc Lagardère et Vincent Bolloré beaucoup de similitudes. (...) Ce sont des personnes extrêmement travailleuses, très exigeantes (...). Et puis se sont des personnes libres, ils ne se mettent à genoux que devant Dieu", a déclaré Arnaud Lagardère dans le même entretien, niant toute tension avec l'entrepreneur breton. La prise de contrôle de Lagardère par Vivendi doit mener au rapprochement d'Europe 1 avec les chaînes du groupe Canal+ dont la très conservatrice CNews, et à la fusion entre les deux premiers acteurs de l'édition en France, Hachette et Editis. Ces opérations respecteront la pluralité "car c'est la loi qui la protège" et pourra mener à la cession de plusieurs maisons d'édition pour être autorisée par les autorités de la concurrence, a dit M. Lagardère.

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