Arte lance sa filiale dédiée à l’éducation

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Régine Hatchondo, directrice générale d’Arte France, lors du lancement d'Arte Education à l'Hôtel de Pomereu, propriété de la Caisse des Dépôts (© Thomas Moysan/CB News).

La chaîne franco-allemande Arte a annoncé le 20 juin le lancement d’une filiale dédiée à l’éducation, Arte Éducation, afin de développer son offre Educ’Arte à destination des enseignements et de leurs élèves.

Arte veut accélérer le développement de son offre Educ’Arte. Il s’agit d’un service numérique sur abonnement (SVOD professionnelle) disponible depuis la rentrée 2017. Le service propose un catalogue vidéo de plus de 1000 programmes audiovisuels en plusieurs langues, ainsi que des outils pédagogiques qui permettent aux utilisateurs de personnaliser les vidéos d’Arte et de ses partenaires (France Télévisions, INA, Radio France, SACEM Université, etc). Près de 1 000 établissements scolaires, ce qui représente environ 700 000 élèves et enseignants sont déjà abonnés au service en France et en Europe, dont l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg où l’ensemble des lycées souscrivent à l’offre.

Un financement via le Programme d’Investissements d’Avenir 

Pour créer sa filiale Arte Education, la chaîne européenne a fait appel à son actionnaire, l’État, via  le Secrétariat général pour l’investissement qui a investi dans le projet au titre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA), avec les ministères de l’Éducation nationale et de la Culture. Une opération réalisée dans le cadre de l’appel à manifestations d’intérêt (AMI) « Culture, patrimoine et numérique » du PIA, doté de 100 millions d’euros d’investissement visant à valoriser le patrimoine et la culture à l’ère du numérique. Pour cela, Arte a fait rentrer dans le capital de sa filiale la Banque des Territoires de la Caisse des Dépôts, qui est opérateur du PIA pour le compte de l’État, à hauteur de 33,3 %. « Educ’Arte fait partie de notre stratégie pour avoir des territoires plus inclusifs, ce qui va des raccordements haut-débit à la reconstruction de nouvelles écoles, en passant par l’action que l’on a dans les quartiers », nous explique Olivier Sichel, directeur général de la Banque des Territoires.

« On a fait comme une start-up »

Pour bénéficier de l’AMI, Arte devait faire rentrer des capitaux privés dans l’opération. La chaîne s’est donc associée à la Fondation Daniel et Nina Carasso, qui entre dans le capital de la filiale à hauteur de 6,7 %. Placée sous l’égide de la Fondation de France, cette fondation soutient depuis 2010 des actions en faveur de l’Art Citoyen en France et en Espagne, notamment à travers un programme consacré à l’Art et l’Education. « On a fait comme une start-up, on avait un produit, on avait un marché, on avait des perspectives de développement », nous raconte Anne Pradel, nommée directrice générale de la filiale Arte Education. « On s’est dit : allons chercher des financements. Là on est assuré d’avoir un développement pour les quatre ou cinq années qui viennent pour arriver à l’équilibre et ensuite ça sera autosuffisant ».

« Arte est par essence une chaîne d’éducation »

Pour Régine Hatchondo, directrice générale d’Arte France, « Arte est par essence une chaîne d’éducation, compte tenu des valeurs qu’elle porte, du fait qu’elle donne accès à la connaissance,  à la mémoire, à l’Histoire, au regard critique, au décryptage du monde tel qu’il est. C’est un prolongement très naturel ». Arte veut renforcer son action en faveur des jeunes européens pour permettre à tous les élèves de disposer d’un socle commun de connaissances à dominante culturelle, imprégnées des valeurs européennes de la chaîne. « Et ce projet répond à une demande incessante des professeurs de pouvoir projeter des documentaires, avec toute la problématique du droit de projection à l’intérieur d’une classe », ajoute Anne Pradel.

L’offre Educ’Arte va pouvoir se développer davantage, « et proposer de nouvelles déclinaisons de ce service pour toucher les élèves européens à tous les stades de leur scolarité », de l’école élémentaire aux études supérieures. « On pré-choisit d’abord des extraits dans le catalogue d’Arte qui est très riche puis on monte des activités à côté pour faire travailler les élèves. Ce qui est intéressant, c’est de travailler avec le numérique, avec l’attrait de la vidéo qui implique et rend plus curieux les élèves. La manipulation des outils est ludique », nous confie Julien Fiengo, professeur d’histoire-géographie au collège Guy Môquet à Gennevilliers. Arte France indique par ailleurs participer aux travaux autour d’une offre éducative commune à l’audiovisuel public. De son côté, l’Institut national de l’audiovisuel (INA) a récemment présenté la refonte de sa propre offre éducative, « Jalons ».

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