L’audace et ses expressions avec Télé.visionnaire

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Le secret de l’action, c’est de s’y mettre ». En citant le philosophe Alain, son confrère contemporain Charles Pépin ne boudait pas son plaisir à décortiquer sur scène la notion d’« audace », la thématique de la 3ème édition de « Télé.visionnaire » organisé par FranceTV Publicité mardi. Parce que « l’audace s’apprend », comme apprendre « à admirer et à décider » ou encore apprendre « le sens du risque », insiste-t-il, elle se niche là où il y « la capacité à bousculer la norme et l’envie d’aller chercher l’intérêt, la confiance », pointe pour sa part Marianne Siproudhis, directrice générale de la régie publicitaire du groupe audiovisuel public. En liant l’audace créative à la recherche d’un objectif d’impact, la dirigeante pragmatique est sûre d’elle : « le temps de la relance est venue ». Et l’audace est partout, à tous les étages de la maison France Télévisions : « Nous avons été audacieux cette année en changeant beaucoup de choses alors que normalement ce n’est pas ce qu’il faut faire en télé », relève Stéphane Sitbon-Gomez, directeur des Antennes et des Programmes. A l’heure où la France est « polarisée », il pense que France Télévisions « peut encore être la place du débat ». Et là, l’audace, « c’est moins une obsession qu’une ambition ». Pour l’animatrice de France 2 Faustine Bollaert, l’audace « c’est la sincérité, c’est poser la bonne question » alors que pour Manuel Alduy, directeur du Cinéma & Développement international du groupe, l’audace dans le cinéma permet de ne pas être « obsolète » puisque « notre mission est d’être à côté des goûts des gens. Notre mission est de montrer la diversité du cinéma et d’être prescriptif ». Pour ce faire, il faut créer des événements cinéma « sur le papier pas gagnés », dans une logique d’offre contre la demande, et de jouer à plein la carte du numérique avec qui « on peut toucher toutes les communautés ».

Pour les chefs d’entreprises invités mardi, « l’audace inspire, permet de voir grand alors que la diversité vous rend plus créatif et innovant », souligne Hervé Navellou, directeur général de L’Oréal France. Antoine Jouteau, directeur général de leboncoin, met pour sa part en avant le fait que sa plateforme de produits d’occasion « permet la réalisation des projets de chacun sans aucune limite ». Il faut ainsi « laisser les gens décider de ce qui est bon pour eux, qu’ils maitrisent leur destin », avance-t-il.

Côté publicité, Françoise Haernez, ex directrice du planning stratégique d’Ipsos, s’est appuyée sur une étude IPSOS pour l’AACC qui a mis au jour les trois grandes tendances des publicités audacieuses, fait d’« audace spectaculaire », d’« audace de conviction » ou encore d’« audace à  jouer avec les codes ». Mais pour Olivier Altmann, cofondateur de l’agence Altmann + Pacreau, avec la publicité aujourd’hui, « on ne peut plus plaire à tout le monde, il faut s’appuyer d’abord sur ceux qui aiment la marque ». Comment par exemple parler de RSE alors qu’il y a actuellement une « véritable saturation du public, lassé des violons et de la morale », pointe-t-il. Il faudra « être plus drôle ». Quoi qu’il en soit, « pour être audacieux dans notre métier, il faut que l'annonceur et l’agence soient solidaires pour prendre des risques ».  L’annonceur devra faire « confiance à l’agence » et l’agence devra être « consciente de la prise de risque de l’annonceur », plaide-t-il.

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©Thierry Wojciak/CB News

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