Audiovisuel public : la gauche au Sénat dénonce la méthode "brutale" de Rachida Dati
Les trois groupes de gauche au Sénat ont fustigé mercredi la "vendetta" et la méthode "brutale" de la ministre de la Culture Rachida Dati sur la réforme de l'audiovisuel public, inscrite in extremis à l'ordre du jour de la chambre haute juste avant les vacances parlementaires. "À ce stade, la seule solution sérieuse est l'abandon de cette proposition de loi", affirment les groupes socialiste, communiste et écologiste dans un communiqué commun, publié au lendemain de l'annonce par le gouvernement de l'inscription du texte à l'agenda du Sénat, qui l'examinera jeudi en commission puis le 10 juillet en séance publique... Soit à 24 heures de la suspension des travaux parlementaires pour la pause estivale. "
Le gouvernement impose à la chambre haute, avec le soutien (du président LR du Sénat) Gérard Larcher, un examen dans des délais qui empêchent le Parlement de légiférer sereinement", s'indigne la gauche sénatoriale, qui épingle la "vendetta" de Mme Dati. "Moins de 24 heures pour amender le texte en commission, inscription en urgence de la proposition de loi à l'ordre du jour de la semaine prochaine : telle est sa méthode qui se révèle aussi brutale que le traitement réservé à l'audiovisuel public", ajoute-t-elle.
Plus vite que prévu
La réforme, qui prévoit de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, chapeautant France Télévisions, Radio France et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel), avait été rejetée d'emblée lundi par l'Assemblée nationale via l'adoption d'une motion de rejet préalable. Ce rejet avant même les débats qui s'annonçaient très longs, perçu par certains parlementaires d'opposition comme un coup de semonce porté à la ministre, lui a au final permis d'accélérer le cheminement législatif du texte. La proposition de loi arrive ainsi plus vite que prévu en seconde lecture à la chambre haute, qui est elle-même à l'initiative du texte et où son adoption devrait être une formalité.
Une "tactique choquante et inique", se désolent les groupes de gauche, qui promettent de "mener le combat fermement" à la Haute assemblée, où ils sont toutefois largement minoritaires.