La bataille de la SVOD selon Deloitte Digital

Deloitte Digital vient de rendre public une étude sur le défi que constitue la SVOD pour les fournisseurs d’offres TV payantes mais également la menace potentielle qu’elle représente pour les chaînes gratuites. Selon l’étude, la majorité des clients continueront d’utiliser les services SVOD en complément de leurs abonnements TV de la même manière qu’ils souscrivent aujourd’hui à des offres additionnelles "famille" ou "sport" en plus de leur package initial. Ce sont ainsi au moins 50 millions de foyers dans le monde — et 10 % en Europe – qui s’abonneront dans les prochains mois à un ou plusieurs services de SVOD en plus de leur abonnement à une TV payante. La part de marché de la SVOD reste pour l’heure encore faible en générant en 2014 environ 833 millions € (+23% vs 2013) alors que le marché global de la TV payante en Europe représente 55 milliards €, soit seulement 1,5 %. D’ici 2018, selon Deloitte Digital, la SVOD devrait générer 13,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le monde, dont 1,75 milliard en Europe. Sa part de marché atteindra ainsi 4 % des revenus mondiaux de la TV payante et 2,5 % du marché européen.

Des limites à la généralisation

Toutefois, relève l’enquête, l’une des principales limites à la généralisation de la SVOD est le faible taux de pénétration du très haut débit. Avec l’accroissement du nombre d’abonnés et "le nécessaire déploiement de la fibre et du câble, la conclusion d’accords de distribution est critique pour garantir le développement de services SVOD de qualité", souligne Deloitte Digital qui met également en exergue "la barrière de la langue" pour son développement en Europe En France, par exemple, seuls 20 % des spectateurs choisissent la version originale sous-titrée. Dans ce contexte, les prochaines années devraient être le théâtre de batailles homériques entre les acteurs pure players de la SVOD et les acteurs historiques de la télévision qui enrichissent leurs offres de vidéo à la demande.

Enfin, Deloitte Digital met également en lumière la bataille des contenus. Les budgets d’acquisition pourraient même atteindre au global 12,1 milliards € d’ici 2018 alors que les simples revenus générés par la SVOD étaient estimés à 4,6 milliards € en 2013. "Celui qui aura les meilleurs droits sortira vainqueur", conclut l’enquête. Mais pas de panique, "comme un seul acteur ne peut concentrer l’intégralité des droits, il est fort probable qu’il y ait plusieurs gagnants", souligne Ariane Bucaille, associée responsable Technologie, Médias et Télécommunications chez Deloitte. Pour consulter l’intégralité de l’étude, c’est ici.

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