La bataille Vivendi/Berlusconi pour le contrôle de Mediaset se durcit

Vivendi et la famille de Silvio Berlusconi, ont amplifié mercredi leur lutte pour le contrôle du groupe de télévision Mediaset, sous le regard critique du gouvernement italien. Moins de trois jours après son entrée au capital, le groupe français a annoncé détenir désormais 20 % du capital de Mediaset, après avoir pris une première participation de 3,01 % lundi puis avoir franchi le seuil des 10 % (12,32 %) dès mardi. Dans le même temps, la famille Berlusconi, qui détenait jusqu’ici un peu moins de 35 % du capital du groupe italien et a vivement critiqué l’opération lancée par Vivendi, s’est lancée également dans l’achat de titres pour monter désormais à 38,266 % du capital et 39,775 % en termes de droits de vote. Fininvest, la holding des Berlusconi, avait annoncé la veille avoir déposé devant la justice italienne une plainte pour "manipulation du marché" contre le groupe de Vincent Bolloré, qualifiant son entrée au capital d'"hostile". Au moment même de l’annonce de la montée à 20 % de Vivendi, Silvio Berlusconi a assuré que sa famille continuerait d’augmenter sa participation au capital de Mediaset. "Nous n’avons aucune intention de laisser quelqu’un redimensionner notre rôle d’entrepreneur. Pour cela nous avons augmenté notre participation et nous continuerons à le faire dans les limites consenties par la loi", a-t-il affirmé dans un communiqué, en soulignant "la cohésion la plus forte de sa famille sur ce point". 

La bataille pour le contrôle de groupe de médias italien a fait grincer des dents du côté du gouvernement de péninsule, le ministre du Développement économique, Carlo Calenda critiquant mercredi la conduite non appropriée de Vivendi vis-à-vis de Mediaset et pourfendant une "escalade hostile". "Les investissements étrangers sont toujours bienvenus, quand ils apportent du capital de croissance et des compétences, et contribuent au développement du tissu industriel italien", a souligné le ministre. "Mais quand il s’agit d’une entreprise qui intervient dans un secteur stratégique comme celui des médias, la manière dont on procède est importante. Il me semble que ce principe soit amplement reconnu en France et prétendument défendu", a-t-il dit, assurant par ailleurs que "le gouvernement surveillerait avec attention l’évolution de la situation". Après l’échec du projet de mariage annoncé en avril entre Mediaset et Vivendi, qui a débouché sur un conflit acrimonieux, Vivendi tente un coup de force pour s’emparer de Mediaset, seule cible européenne accessible dans le domaine des contenus télévisuels.

À lire aussi

Filtrer par