Bruxelles met la pression aux réseaux sociaux pour qu’ils luttent contre les fausses informations

Bruxelles a mis jeudi sous pression les réseaux sociaux et les plateformes pour qu’ils luttent davantage contre la désinformation en ligne, n’excluant pas de proposer fin 2018 des mesures réglementaires, si nécessaire. L’initiative de la Commission européenne survient à un peu plus d’un an des élections européennes de mai 2019, et alors que le besoin de garantir des processus démocratiques viables grandit, comme l’a encore montré le récent scandale Facebook/Cambridge Analytica. Lors d’une conférence de presse à Bruxelles, la commissaire européenne à l’Economie numérique, Mariya Gabriel, a insisté pour "donner une chance aux réseaux sociaux et aux plateformes en ligne de résoudre le problème une fois pour toutes". "Nous voulons que d’ici juillet, ils s’accordent sur un code de bonnes pratiques pour lutter contre la désinformation", a déclaré la Bulgare, les exhortant à "devenir des acteurs responsables". "Nous allons attendre des résultats visibles et mesurables en octobre et ensuite nous nous réservons le droit de décider en décembre de l’opportunité d’avoir des mesures supplémentaires", a-t-elle encore prévenu. Si l’exécutif européen se contente pour l’instant d’une "communication", c’est-à-dire un document politique sans effet légal, il n’exclut pas de passer à la vitesse supérieure en fin d’année. Ce "code de bonnes pratiques" rappelle "le Code de conduite" de l’UE contre les discours haineux et contenus à caractère terroriste, que s’engagent déjà à respecter depuis près de deux ans Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft, et depuis plus récemment Instagram et Google +. Pour des pays comme la France et l’Allemagne, ce code s’avère toutefois insuffisant et ils souhaitent une législation. "Dans la perspective des élections européennes de 2019, nous devons être particulièrement vigilants et redoubler d’efforts", a martelé Mme Gabriel, alors que l’UE s’est par le passé inquiété des interférences russes présumées dans le scrutin présidentiel américain et le référendum sur le Brexit en 2016. L’été dernier, l’Allemagne a légiféré pour lutter contre la désinformation sur les réseaux sociaux et la France prépare actuellement une loi pour lutter contre les fausses informations en période électorale. L’exécutif européen propose aussi de soutenir la création d’un réseau indépendant de vérificateurs de faits et une série de mesures visant à stimuler un journalisme de qualité et à promouvoir l’éducation aux médias.

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