Chouf Tolosa : un nouveau média toulousain sur les quartiers populaires

Chouf Tolosa

Chouf Tolosa, un web journal qui propose « un autre regard sur la ville, les quartiers populaires et ses cités », a été lancé fin juin à Toulouse pour sortir du discours « stigmatisants des médias traditionnels sur ces territoires, ont indiqué ses concepteurs. « Au départ, il y avait un projet de (l'association) Tactikollectif de créer un atelier d'écriture avec un journaliste indépendant », explique Nabil Lazrak, l'un des coordinateurs éditoriaux du projet. Mais "très vite", dans la tête des participants à cet atelier, a germé l'idée de créer leur journal. Tactikollectif est une association emblématique, née au début des années 1980 dans la cité des Izards, au nord de Toulouse, et d'où ont émergé les groupes de musique « Zebda" et « Les Motivés! ».

Le premier défi de Chouf Tolosa, inspiré du Bondy blog, a été le choix du nom, en forme de pied de nez: « Chouf, tout le monde sait ce que c'est: le plus jeune dans un (réseau de) trafic de drogues, celui qui surveille. Mais ça veut dire aussi voir, regarder en arabe », explique Nabil Lazrak, qui est également médiateur culturel à Tactikollectif. Et Tolosa (Toulouse en occitan), « c'est pour l'identité occitane ». Une dizaine de « journalistes » bénévoles, de 16 à 60 ans, issus des quartiers sensibles, dont le Mirail et Empalot, participent à ce pure player. Outre les sujets de société, « polémiques ou de fond », incluant religion et sexualité, ils entendent rendre « visibles des initiatives simples » comme par exemple l'apparition d'une nouvelle pratique sportive dans les cités, précise Nabil Lazrak.

Si Chouf Tolosa souhaite marquer une rupture avec la presse « dominante » en donnant « la parole à celles et ceux qui vivent dans les quartiers », l'ambition est également de « transmettre des outils pour traiter les sujets de manière journalistique », précise le journaliste indépendant Emmanuel Riondé, collaborateur à Médiapart et coordinateur éditorial du projet. Une jeune femme issue de l'atelier d'écriture a ainsi pu effectuer un stage dans un média toulousain, une autre a intégré le dispositif « La chance aux concours », une préparation aux sélections des écoles de journalisme destinée aux boursiers, se réjouit-il.

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