Le CSA met en garde LCI après la diffusion du discours d’Eric Zemmour

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Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a annoncé jeudi avoir « fermement mis en garde LCI » après la diffusion intégrale et en direct d'un discours d'Eric Zemmour, rappelant à la chaîne d'info du groupe TF1 qu'elle devait veiller à respecter ses obligations en matière de propos discriminatoires. Cette mesure, qui ne constitue pas à proprement parler une sanction, est une démarche préalable à une éventuelle mise en demeure en cas de récidive. Dans un communiqué, le CSA a estimé que le format de diffusion, en direct, « n'avait permis ni de mettre en contexte de façon appropriée les propos tenus, ni d'apporter une contradiction adéquate ».

« En conséquence, il a fermement mis en garde LCI contre le renouvellement de manquements aux dispositions de sa convention visant à ne pas encourager des comportements discriminatoires en raison de la race, du sexe, de la religion, ou de la nationalité [...], et à conserver en toutes circonstances la maîtrise de son antenne », rapporte le communiqué de l'institution. Le CSA a par ailleurs indiqué, devant « la gravité de ces propos », avoir décidé de transmettre au procureur de la République les « éléments en sa possession » pouvant nourrir l'enquête à l'encontre d'Eric Zemmour, ouverte pour « injures publiques » et « provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence ».  La chaîne du groupe TF1 avait reconnu après une « erreur d'appréciation ». « La diffusion du discours dans l'état n'était pas le format approprié pour notre chaîne », a admis sa direction, soulignant qu'« il y a bien eu contradiction et déconstruction des propos d'Éric Zemmour, mais c'était après-coup ».

Le CSA a rappelé plus globalement les télévisions et radios à leur responsabilité au regard de la nécessité de préserver la cohésion sociale. « De manière générale, au regard des tensions qui affectent la société française, le Conseil supérieur de l'audiovisuel en appelle à la responsabilité des médias audiovisuels. La liberté d'expression, y compris sous des formes polémiques, tout comme la liberté éditoriale, ne saurait justifier la diffusion de propos susceptibles d'inciter à la haine ou aux discriminations », a-t-il souligné.

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