Daniel Kretinsky s’invite au capital de TF1

Daniel Kretinsky

Après le rachat de magazines au groupe Lagardère et son entrée au capital du groupe Le Monde en 2018, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky surprend à nouveau les médias français en acquérant plus de 5% du groupe TF1. Dans une déclaration à l'Autorité des marchés financiers, M. Kretinsky a indiqué posséder, via sa société luxembourgeoise Vesa Equity Investment, 5,05% du capital et des droits de vote du groupe de télévision. Il était entré au capital en 2019, a précisé TF1 à l'AFP. Cette opération ne se fait pas en accord avec le groupe Bouygues, principal actionnaire de TF1, mais "ne lui est en aucune façon hostile bien au contraire", a déclaré Daniel Kretinsky au quotidien Les Échos.  "TF1 est une société dans laquelle nous croyons en raison de sa solidité. Nous croyons également à la fusion avec M6 à laquelle nous sommes très favorables", a-t-il ajouté. Selon le journal économique, le milliardaire, qui est par ailleurs indirectement présent au capital du Monde, pourrait d'ailleurs augmenter sa participation.

Avec ce nouvel investissement, l'homme d'affaires, qui a effectué une partie de ses études à l'université de Dijon, trace son sillon dans les médias français en ménageant son effet de surprise : en 2018, il avait bousculé le milieu en multipliant les acquisitions en un an. D'abord en rachetant les magazines du groupe Lagardère Active (dont l'emblématique Elle) puis l'hebdomadaire Marianne, alors en difficulté et enfin, en rachetant 49% des parts de Matthieu Pigasse dans Le Monde, provoquant au passage des remous avec les autres actionnaires. A la tête d'une fortune estimée à plus de 3 milliards d'euros d'après Forbes, le magnat, également aux commandes du club de football Sparta Prague, est à la tête d'un petit empire médiatique dans son pays et d'un puissant groupe énergétique, qui emploie plus de 24.000 personnes. Outre ses participations dans l'Hexagone, Daniel Kretinsky, âgé de 46 ans, détient plus de 40% des droits de vote dans le capital du distributeur allemand Metro. Il est aussi présent au capital du groupe de courrier et logistique britannique Royal Mail et de la chaîne de grands magasins américaine Macy's. En 2019, le milliardaire expliquait lors d'une conférence que ses investissements dans la presse française étaient motivés "par l'ambition de soutenir la démocratie européenne et de lutter contre le populisme". Et que son choix de la France pour ses investissements reposait sur une "raison émotionnelle, car j'aime votre pays, dans la période communiste la France symbolisait le monde libre", ainsi qu'une "raison rationnelle, car je crois que la France a une voix très écoutée en Europe et globalement".

À lire aussi

Filtrer par