Des députés proposent d'enseigner l'éducation aux médias à l'école

classe école

Comment aider les jeunes à se méfier des fausses infos et à mieux s'informer dans la jungle des réseaux sociaux? En enseignant l'éducation aux médias à l'école de façon obligatoire à partir du CM1, suggère un rapport parlementaire publié mercredi. "Il faut faire de l'éducation aux médias et à l'information (EMI) une véritable discipline, disposant d'horaires obligatoires dédiés, du CM1 au lycée", préconise ce rapport, qui contient dix propositions. Il est signé par les députés Violette Spillebout (Renaissance) et Philippe Ballard (RN), ancien journaliste de la chaîne info LCI. La commission des Affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale leur avait confié une mission en septembre.

"Cet enseignement aurait vocation à être assuré par les professeurs documentalistes (...) en collaboration avec un autre membre du corps enseignant selon les sujets", proposent-ils. Selon eux, "la formation initiale (des professeurs documentalistes) aux sciences de l'information les prépare à ces enjeux". Leur fonction pourrait être "revalorisée", notamment avec la création d'une agrégation. "Il faut également rendre plus visibles les possibilités de formation (en éducation des médias), trop souvent ignorées des enseignants", ajoute le rapport.

Ses auteurs pointent aussi une "autocensure" des professeurs sur certains sujets liés "à la laïcité, aux religions, aux croyances", ont-ils expliqué lors de la présentation de leurs conclusions. "La peur de heurter des convictions (...) est encore trop prégnante, des enseignants affirmant ne pouvoir aborder certains sujets (la théorie de l'évolution, l'existence de la Shoah ou des attentats de Charlie Hebdo) et confiant se reposer sur des intervenants extérieurs", note le rapport. Parmi les autres propositions figure le renforcement du rôle du Clemi (Centre pour l'éducation aux médias et à l'information), qui intervient dans les écoles, collèges et lycées.

L'éducation aux médias "souffre d'un trop grand éclatement des dispositifs, conduisant à de réelles disparités territoriales", l'Île-de-France étant la plus favorisée, selon le rapport. Les acteurs sont "pléthoriques", rappellent les auteurs, en citant, outre l'Education nationale, "les institutions à vocation culturelle", les "associations d'éducation populaire" ou les associations de journalistes dédiées à cette question. Le but de ces propositions est d'aider les jeunes "à reprendre le contrôle dans leur manière de s'informer et à revendiquer un esprit critique émancipateur". Il s'agit d'une "urgence démocratique" et "citoyenne", a plaidé Violette Spillebout.

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