Disparition de Remy Pflimlin, ancien président de France Télévisions

Remy Pflimlin était un homme surprenant. Au premier abord, c'était un personnage rond, à la voix douce, patient et attentif. Et il l'était vraiment, mais pour mieux l'appréhender, il fallait voir ses yeux bleus qu'il plantait dans les vôtres. Un regard qui marquait sa détermination, tout comme l'intonation de ses fins de phrases qui marquait une certitude que son apparence ne laissait pas voir immédiatement. De même cherchait-il à convaincre son interlocuteur avec une détermination qui n'avait d'égal que le calme et la mesure de ses propos L'ancien président du France Télévisions est décédé samedi à l'âge de 62 ans à Paris "après une longue maladie" selon son entourage et la direction de France Télévisions. Cette détermination lui a permis de faire une carrière brillante qui l'a mené jusqu'à la présidence de France Télévisions qu'il a quitté l'an dernier. En 2010, il avait été le premier patron du géant de l'audiovisuel public à être nommé directement par le président de la République, Nicolas Sarkozy à l'époque, ce qui lui avait valu des critiques plutôt imméritées. Indépendant, diplomate, Remy Pflimlin ne s'est certainement pas comporté en simple relais du pouvoir pas plus qu'il ne s'était pas plié au pressions syndicales lorsqu'il dirigeait les NMPP qu'il avait renommées en Presstalis.   

Des DNA à France Télévisions

Né à Mulhouse, le 17 février 1954, Rémy Pflimlin débute sa carrière à l'hebdomadaire "Jours de France". Il y est directeur de la publicité de 1979 à 1985, avant de rejoindre Les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA). En juin 1991, il est nommé directeur général adjoint de la Société alsacienne de publications, éditrice du quotidien "L'Alsace", rival des DNA, dont il est président du directoire de 1993 à 1999. Cet homme discret, réputé extrêmement organisé et fidèle en amitié, prend alors d'importantes responsabilités au sein du Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR). Il y exerce les fonctions de premier vice-président de 1997 à 1999. A cette époque sa carrière connaît un tournant lorsqu'il est nommé directeur général  de France 3. C'est sous sa houlette que la chaîne lancera de nouvelles  initiatives comme le célèbre feuilleton quotidien au succès fulgurant, "Plus Belle la Vie". Il siège parallèlement au Conseil supérieur de l'Agence France-Presse. Rémy Pflimlin restera à France 3 jusqu'en 2005, année de l'arrivée de Patrick de Carolis à la tête de France Télévisions, qui choisit ses hommes. Il revient alors vers l'écrit, en janvier 2006, directeur général des Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP) rebaptisées Presstalis où cet homme de compromis travaille au sauvetage de l'entreprise, confrontée à une crise de gouvernance mais aussi aux difficultés de la presse française. Passionné de musique contemporaine, Rémy Pflimlin a été président du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, mais aussi de Musica, festival international des musiques d'aujourd'hui de Strasbourg. Il ne dédaignait pas pour autant les concerts de chanteurs plus contemporains. Son nom avait été régulièrement avancé pour la présidence d'Arte, la chaîne  culturelle franco-allemande. Marié et père de quatre enfants, Rémy Pflimlin avait été nommé conseiller  d'Etat en service extraordinaire en 2015.

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