Distribution de la presse : les constats et propositions des MLP

Presse innovation

La messagerie de presse MLP a dressé, dans un communiqué, un bilan de ses derniers mois d’activités et fait part de ses perspectives, constats et propositions, à l’heure où l’année 2020 a signifié la fin de l’activité de son concurrent Presstalis et permis l’apparition d’une nouvelle messagerie : France Messagerie. Sur fonds de crise sanitaire, les MLP rappellent qu’elles ont dû provisionner 8 millions € de créances impayées par les filiales de Presstalis alors que sur la période « la perte de l’État est estimée à 250 millions, celle des éditeurs à 130 millions ». Des créances qui ne sont « toujours pas soldées », pointent-elles, appelant à ce que les erreurs du passé « ne soient pas reproduites ». Pour elles, il y a nécessité à « sanctuariser » l’équilibre financier de la distribution des quotidiens alors que parallèlement « la messagerie qui en a la charge (France Messagerie, ndlr) ne serait pas à l’équilibre sans le maintien « hasardeusement programmé de 27 millions de subventions et des transferts de 12 millions financés par les éditeurs de magazines », soulignent-elles encore. De fait, cette distribution « doit être pensée indépendamment de la nécessaire modernisation du marché qui repose, pour l’essentiel (82%), sur la distribution de la presse magazine ». Selon les MLP, tous les acteurs de la filière (messageries, régulation, élus et acteurs publics) doivent prendre en compte « qu’avec la transformation numérique programmée des quotidiens, la presse magazine sera, à moyen terme, le bloc de référence de la presse imprimée IPG ».

S’adapter aux nouveaux besoins des éditeurs

Selon elles, ce sont ces mêmes éditeurs de magazines qui ont « reconstruit » l’écosystème en organisant « voire finançant » la distribution régionale. 16 nouvelles zones confiées à des dépositaires régionaux ont ainsi été créées « en trois mois » et leur fonctionnement « stabilisé », rappellent-elles. De même, les MLP souhaitent que soit « désormais appréhender la modification de la loi Bichet pour recréer des relations de confiance et de transparence en écartant les mauvaises recettes du passé : abus de position dominante, rentes de réputation, attentes démesurées du rôle de l’État, obsession des parts de marché et gestion imprudente ». Car, insistent-elles, « aucune efficience ni résilience possible si les barèmes ne reflètent les coûts réels ». Ceux-ci « ne doivent jamais être un outil de répartition des parts de marché ou de protection d’une catégorie d’acteurs. Par la neutralité de son regard et en veillant bien au respect de la couverture des coûts par les messageries, la régulation doit encourager la liberté du commerce et d’industrie dans notre filière ».

Le MLP en appellent ainsi à ce que le réseau de distribution soit « préservé » mais il doit s’adapter « aux nouveaux besoins des éditeurs en cherchant de nouvelles solutions économiquement viables pour l’ouverture de points vente, la modernisation du réapprovisionnement ou encore la couverture des frais d’approche. Avec un peu de volonté, de dialogue et de pragmatisme, nombre d’objectifs sont à portée de mains », ambitionnent-elles. En outre, concernant l’ARCEP qui a la tutelle de la distribution de la presse en France, les MLP demandent à ce que l’instance « aide l’ensemble des acteurs la filière à mieux appréhender la loi en tenant compte des réalités de notre marché d’offre dans toutes ses composantes ».

À lire aussi

Filtrer par