Economies dans l’audiovisuel public : des hauts, débats…

Les économies que devront réaliser les entreprises de l'audiovisuel public seront nettement inférieures à 500 millions d'euros par an, a indiqué mardi la ministre de la Culture Françoise Nyssen sur CNews, sans préciser leur montant à ce stade. Lundi, la ministre a lancé la réforme de l'audiovisuel public, avec des annonces sur l'offre de programmes (jeunesse, numérique, proximité), mais sans chiffrer les économies parallèlement demandées au secteur par le gouvernement, engagé dans un vaste exercice de réduction de la dépense publique. Interrogée sur la somme de 500 millions d'euros par an évoquée par certains médias, la ministre a démenti ce chiffre. "C'est trop", a-t-elle déclaré, assurant que le montant final serait "plus près de 300" millions, sans plus de précisions. Les économies évoquées dans la presse ces dernières semaines allaient de 250 à 500 millions par an. L'essentiel de cet effort devrait incomber à France Télévisions, qui absorbe les deux tiers du budget de l'audiovisuel public d'un montant total de 3,8 milliards d'euros cette année. Quant à la somme d'un milliard d'euros par an qu'aurait préconisée Bercy, Mme Nyssen l'a qualifiée de "totalement fantaisiste", réaffirmant que la réforme du secteur visait d'abord et avant tout à redéfinir l'offre de programmes et nécessitait d'accroître les investissements dans le numérique.

De son côté, la nouvelle patronne de Radio France, Sibyle Veil, a déclaré sur France Inter que le gouvernement avait fait passer le même message aux groupes concernés (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, Arte France, l'Institut national de l'audiovisuel et TV5 Monde), à propos de l'objectif d'économies qui leur serait imposé. "Cela nous a été dit que ce ne serait pas aussi élevé (...) que ce qui a pu transparaître dans la presse ces dernières semaines, qui sont des chiffres très élevés et pas réalistes", a-t-elle assuré. Interrogée également sur France Inter, la députée LREM Frédérique Dumas, coordinatrice d'un groupe de travail parlementaire sur l'audiovisuel public, a critiqué de son côté la décision actée lundi par Françoise Nyssen de supprimer de la TNT la chaîne France 4, dédiée à la jeunesse, pour passer à une diffusion sur internet de ses programmes. "Nous pensons que cette décision n'est pas pertinente", a-t-elle estimé, soulignant le rôle de la chaîne dans l'éducation aux médias et l'éveil des enfants, ainsi que son utilité pour "réduire les fractures sociales et culturelles". "En mettant la chaîne sur le numérique, il y a tout un tas de Français qui ne pourront pas y accéder", a-t-elle plaidé. Enfin, "tous les pays européens ont au moins une ou deux chaînes pour enfants", a-t-elle remarqué. Sur la forme, la députée a reproché au gouvernement de n'avoir pas tenu compte de la contribution de son groupe de travail, qui défendait un maintien de France 4 au nom de ces mêmes arguments. "Il n'y a pas eu de débat", a-t-elle déploré.

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