L’Etudiant poursuit sa croissance

L'Etudiant

Le média L’Etudiant a récemment annoncé le renforcement de son offre autour de l’évènementiel et du digital. Un an après son rachat par le groupe Comexposium, rencontre avec Chrystèle Mercier, présidente de l’Etudiant et Ariane Despierres-Féry, directrice de la rédaction. Interview exclusive.

L’Etudiant aujourd’hui, c’est quoi ?

La mission de l’Etudiant depuis toujours, c’est d’accompagner, d’informer et d’aider les jeunes, à partir du moment où ils ont un choix d’orientation à faire, jusqu’à leur entrée dans la vie active. On a plusieurs domaines d’expertise, que sont l’orientation, les études, les métiers, les stages, les jobs, etc. On veut leur apporter toutes les réponses à leurs préoccupations dans leur vie scolaire et étudiante, entre 15 et 25 ans. A partir de cette mission, on développe les supports qui vont nous permettre de leur apporter ces services et cette information.

On dirait presque du service public…

L’Etudiant est souvent considéré comme une institution. Parce que l’ADN de l’Etudiant, c’est aussi de mettre en relation tout le monde de l’enseignement supérieur avec le public jeune.

Quelles activités développez-vous ?

L’Etudiant est pluri-média historiquement, à partir du moment où on se pose la question du mode de diffusion de l’information et des services et que nos cibles évoluent en permanence. L’Etudiant adapte en permanence son organisation aux évolutions de nos activités. Ce sont des évolutions logiques, nécessaires et même cohérentes par rapport aux modes de consommation de l’information : on a démarré par le print il y a plus de 45 ans, ensuite on s’est très vite diversifié avec les salons, depuis 30 ans, l’édition et le digital depuis 1999. Les jeunes ne consomment plus de print, ils sont de plus en plus connectés. Sur notre site internet, on est en moyenne autour de quatre millions de visiteurs uniques par mois, c’est un site de référence. Sur le print, on favorise la diffusion gratuite de hors-séries distribués sur nos salons.

Les salons, pourquoi ?

Les salons sont essentiels dans le dispositif d’aide à l’orientation, en complément d’internet, pour discuter avec les acteurs de l’enseignement supérieur. L’entrée est gratuite pour les jeunes et les exposants paient leurs stands. C’est comme dans un journal : il y a les contenus et l’école va payer une page de pub. Mais dans nos salons comme dans nos tous nos médias, on a toujours une exigence de qualité de nos contenus.

L’Etudiant pourrait développer un modèle premium ?

Aujourd’hui on privilégie l’information gratuite, on n’a pas du tout prévu d’avoir de l’information payante, c’est important. Mais on tient à faire évoluer en permanence nos activités. On a deux axes prioritaires : les salons et le digital, qu’on veut renforcer. On lance d’ailleurs neuf nouveaux salons à la saison prochaine.

l’Etudiant est-il rentable ?

Oui, l’Etudiant est rentable. Le chiffre d’affaires de l’Etudiant est d’environ 35 millions d’euros, avec 15% sur le digital et 75% sur les salons, et le reste sur la diversification. On fait en parallèle de la croissance externe, puisque cette année on a racheté 50% de La Voix du Nord L’Etudiant pour en devenir complètement propriétaire et on a investi 50% dans le capital d’une start-up, Futurness, spécialisée en coaching d’orientation pour les jeunes. Le système éducatif en France est très complexe, donc les parents et les jeunes ont besoin de décryptage, de pouvoir être accompagnés.

C’est quoi la recette d’un média qui fonctionne ?

C’est d’être toujours en phase qui avec le mode de consommation de l’information. Les générations évoluent : avant c’était le print qui dominait, maintenant c’est plutôt le digital, donc on a tout le temps fait évoluer nos supports. L’information que l’on délivre, avec le travail de nos 14 journalistes, est le point de départ. Ensuite, on a des prolongements de diffusion aux endroits où sont nos cibles : les réseaux sociaux, avec des formats ou des infographies, et puis les salons où le contact est direct avec les personnes qui vont les accueillir dans les années à venir. Et en parallèle, côté commercial, avec des dispositifs 360 pour des marques pour toucher les jeunes sur une année scolaire. On développe énormément les opérations spéciales sur mesure, par exemple avec Sosh : du digital, une entrée sur les campus et de la présence sur les salons. On a aussi fait une tournée des plages, avec nos équipes de street marketing.

Rachat par Comexposium : qu’est-ce que ça a changé ?

L’Etudiant reste autonome. L’entreprise fonctionne et nous voulons garder notre cap. Comexposium est un leader mondial dans l’organisation d’évènements, donc on peut davantage parler de synergies. Cela peut nous apporter des outils dans l’organisation de salons. On va récupérer une plateforme de mise en relation avec les exposants, pour être plus agile, plus moderne. C’est du partage de bonne pratique, mais il n’y a pas de changements. Sur l’éditorial, la rédaction reste la plus importante en nombre du secteur de l’orientation. L’Etudiant a souvent changé d’actionnaires, mais on a toujours suivi notre façon d’évoluer.

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