France Inter et la refonte si stratégique de sa Matinale

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Laurence Bloch, directrice de France Inter

Dans une interview accordée à l’AFP mardi, la directrice de l'information de France Inter Catherine Nayl a détaillé les grandes lignes de la grille de rentrée de la station publique, et plus particulièrement celle de sa stratégique Matinale. Une nouvelle ère marquée par le futur passage de témoin entre l’actuelle directrice de France Inter, Laurence Bloch, et la nouvelle prochainement en poste : Adèle van Reeth.

Parce que cette Matinale va bouger. Principaux changements : elle durera une demie-heure de plus à la rentrée tandis que Charline Vanhoenacker, qui faisait jusqu'ici un billet d'humour politique tous les jours à 07H57, fera une apparition une seule fois par semaine. "Charline conservera une case hebdomadaire dans la matinale, mais on ne sait pas encore exactement à quel horaire. On est en train d'en discuter avec elle", a affirmé Mme Nayl, ajoutant qu'elle conservait son émission "Par Jupiter" à 17H00. Questionnée si Matthieu Noël, animateur d'Europe 1, pourrait reprendre la chronique incarnée actuellement par la journaliste satirique belge, comme l'affirme le quotidien Le Parisien, elle a déclaré "ne rien pouvoir confirmer". Elle a expliqué en revanche que cette case d'humour perdurait, toujours face à un invité. L'autre case consacrée à l'humour à 8H55 sera également conservée. Entre 07H00 et 09H00, Léa Salamé et Nicolas Demorand continueront d'animer la matinale, puis entre 9H00 et 9H30, Sonia Devillers remplacera Léa Salamé au sein du duo, pour animer une demi-heure consacrée "à travers un entretien de témoins de notre époque". Il pourra s'agir de "gens des médias et réseaux sociaux, mais aussi des gens qui ont un lien avec un phénomène de société, qui ont pu être révélés par les médias, qui ont pu subir les médias ou les réseaux sociaux". "Ce sera donc plus large que l’émission L'instant M et il y aura peut-être une chronique", a ajouté Catherine Nayl. L'horaire jusqu'ici dévolu à "Boomerang" (09H00-09H40), le rendez-vous culturel animé par Augustin Trapenard, sera lui repoussé d'une demi-heure, dans une "nouvelle version".

 Côté édito, le journaliste Thomas Legrand, qui a décidé d'arrêter le billet politique qu'il signe depuis 14 ans, sera remplacé par le chef du service politique, Yaël Goosz. La matinale de France Inter, la plus écoutée de France depuis 2015, va par ailleurs garder sa chronique "En toute subjectivité", qui donne la parole quotidiennement et à tour de rôle à des journalistes ou des porteurs d'opinions particulières. "On a décidé de la poursuivre et plus encore avec les résultats de ces législatives", a dit Catherine Nayl, soulignant l'importance de faire entendre des différences et l'envie d'autres voix. Toute l'équipe sera renouvelée, à l'exception d'Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, qui restera le vendredi. Ainsi, les journalistes Natacha Polony (Marianne), Alexandre Devecchio (Le Figaro), Etienne Gernelle (Le Point), et l'ancienne ministre et actuelle directrice de l'ONG Oxfam, Cécile Duflot, partiront-ils. Ils seront remplacés par Dov Alfon, directeur de "Libération" (lundi), Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine (mardi), Hugo Clément (mercredi) et Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction à L'Express (jeudi). Le vendredi matin, à partir de 8H45, une chronique consacrée à l'environnement sera animée par Sandy Dauphin et Célia Quilleret, deux journalistes maison. "On a vraiment cette ambition d'éveiller des consciences", a précisé Mme Nayl. Elle a par ailleurs réfuté les affirmations qualifiant France Inter de radio de gauche. "Nous ne sommes pas un média d'opinion. Nous sommes un média de service public qui s'adresse à un large éventail d'auditeurs", a-t-elle dit. "C'est normal quand on est la première matinale de France d'être attaquée de part et d'autre, mais justement, on est attaqué de part et d'autre : tantôt nous sommes trop macronistes, tantôt nous sommes trop Insoumis", a-t-elle ajouté. "Quand on fait En toute subjectivité, c'est une ouverture à des gens qui peuvent venir de médias d'opinions".

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