France Télévisions : Delphine Ernotte et le « nouvel élan »

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(© Thierry Wojciak/CBNews)

Reconduite en juillet dernier par le CSA pour un second mandat de 5 ans à la tête du groupe France Télévisions, Delphine Ernotte dit vivre la situation comme « un nouvel élan » dans une interview accordée au Journal du Dimanche où elle passe en revue constats et les projets à venir pour le groupe audiovisuel public. Soulignant que la crise sanitaire aura été « un accélérateur de nos innovations », la dirigeante considère que la TV linéaire a « plus que jamais un avenir ». Elle annonce ainsi que France 3 créera 13 nouvelles chaînes régionales tandis que ses carrefours d’info seront « multipliés ». Pour Mme Ernotte, « les antennes de France 3 doivent être des chaînes régionales à décrochage national et non plus l'inverse » tandis que des partenariats avec la presse quotidienne régionale seront développés. Concernant franceinfo, sans faire « la course à l’audience » tout en souhaitant qu’elle « augmente », la présidente du groupe veut « enrichir la grille et la rendre plus claire, parce que France Info doit rester une alternative aux chaînes qui font du buzz », relève-t-elle auprès du Journal du Dimanche. Par ailleurs interrogée sur l’information du groupe, Delphine Ernotte indique qu’un « travail de réflexion » a débuté pour tous les magazines. « On a souvent un problème d'adéquation entre le fond et la forme », pointe-t-elle.

Parité  : "pas assez vite, pas assez fort"

Alors que le sort de France 4 a été tranché par le Gouvernement pendant l’été, donnant à la chaine un sursis d’une année, la présidente du groupe juge quoi qu’il en soit que « l’éducation est ma priorité », « avec ou sans France 4 ». Et de souligner que « nous couvrons les programmes jusqu'à la terminale actuellement mais nous allons voir si nous pouvons aller au-delà. L'objectif est d'être aussi plaisant à regarder qu'utile dans les apprentissages ». Pour elle, néanmoins, les deux chantiers prioritaires de son nouveau mandant sont « l’Europe et la Culture ». Pour ce faire elle ambitionne de renforcer les coopérations entre les médias publics, se disant ainsi candidate à la présidence de l'Union européenne de Radio-Télévision, le 1er octobre prochain. Côté culture, se disant « inquiète » pour le secteur, Delphine Ernotte dit notamment vouloir soutenir le cinéma « en incitant à aller dans les salles mais aussi en diffusant davantage de films notamment les jours qui étaient jusqu'ici interdits », mais aussi en donnant une meilleure exposition aux fictions françaises et aux films d’art et d’essai, ainsi qu’au spectacle vivant.

Par ailleurs, concédant ne pas avoir « assez vite, pas assez fort » agit pour le développement de la diversité au sein de France Télévisions, la dirigeante est résolue : « pour chaque recrutement, nous devons systématiquement penser diversité ». Confirmant au passage la création en collaboration avec l’INA d'une école de l'audiovisuel « pour former à nos métiers des jeunes des quartiers prioritaires qui n'y ont pas accès, sans obligation de diplômes ».

La gouvernance du groupe évoluera

Enfin, Mme Ernotte annonce pêle-mêle la création d’une chaine 100% numérique sur les jeux Olympique après les JO de Tokyo en 2021 afin de préparer Paris 2024, mais aussi sa volonté d’aller vers des séries d’anticipation alors que la gouvernance du groupe « évoluera » en septembre, sans plus de détail. Côté finances, la présidente du groupe audiovisuel souligne des recettes pubs « moins mauvaises que prévu » mais que France Télévisions « ne sera pas à l’équilibre » en 2020, « mais on essaie de minimiser » les pertes, mettant notamment en avant « 900 départs nets à l'horizon 2022 ». Sans demander de coup de pouce budgétaire à l’État, la dirigeante indique travailler avec l'État « sur le rythme des économies en 2021 et 2022 », notant que « nous avons déjà réalisé plus de la moitié de la baisse demandée ».

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