France Télévisions s’accorde avec les producteurs pour contrer Netflix

France Télévisions a annoncé vendredi un accord avec les syndicats de producteurs qui permettra au groupe de produire davantage en interne mais aussi de mieux exploiter ses programmes en ligne. C'est une étape-clé pour le groupe public qui prévoit de lancer sa propre plateforme de SVOD, Salto, avec TF1 et M6, et qui s'était emporté à plusieurs reprises sur la faible exclusivité dont il bénéficiait face à Netflix. Avec le nouvel accord, le groupe pourra diffuser plus longtemps ses programmes en rattrapage et proposer des saisons intégrales sur son site, alors que la fenêtre précédente était de 7 jours après diffusion télévisée. En outre, pendant une période pouvant aller jusqu'à deux ans après leur diffusion, les programmes qu'il finance ne pourront plus être vendus aux plateformes concurrentes, sauf si le groupe le souhaite ; "nous garderons donc l'exclusivité de nos contenus", se félicite-t-il dans un communiqué. Cela lui permettra d'éviter que des séries à succès qu'il produit filent sur les plateformes américaines, à l'instar de "Dix pour cent" achetée par Netflix. Le groupe pourra également produire davantage de programmes en interne : 17,5% du volume des programmes en 2019, contre 12,5% précédemment (et 5% avant 2015). En échange, les producteurs ont obtenu que la durée d'exploitation exclusive des programmes à la télévision soit réduite et que la part de programmes réservée aux producteurs indépendants passe à 82,5% contre 75% auparavant.

France Télévisions s'engage également à maintenir ses investissements annuels par genre pour la période 2019-2022, avec des engagements à hauteur de 420 millions d'euros par an. Sur la période, le groupe souhaite investir en outre au moins 50 millions d'euros par an dans la production d'œuvres faisant l'objet d'une première exploitation en ligne. Cet accord, entré en vigueur au 1er janvier, sera complété d'ici à la fin mars, notamment pour ce qui concerne l'animation "qui nécessite un traitement particulier au regard des évolutions à venir de la diffusion des œuvres", précise le groupe.

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