Franceinfo:, la radio en attendant la TV

C’est lundi 29 août que franceinfo:, la radio de Radio France, a engagé sa nouvelle grille de programme, rien de moins que la 30e du nom, à quelques jours de l’entrée dans la danse des chaînes TV d’information en continu de franceinfo : (le 1er septembre) à l’initiative de France Télévisions, Radio France, France 24 et l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Principal changement à l’antenne de la radio, le rythme de l’actualité qui s’accélère avec un rappel des titres toutes les dix minutes. À ce rythme de métronome, franceinfo "continue de se recentrer sur sa mission de base : l’actualité chaude", souligne le directeur de la radio, Laurent Guimier. Une vingtaine de présentateurs et d’éditeurs visuels, dont certains embauchés pour le projet, préparent ces bulletins qui rythmeront aussi l’antenne de la chaîne d’info publique de 5h à minuit. Les présentateurs ont effectué leurs derniers essais avec une styliste et pris possession de leur cabine de maquillage avant de se présenter aux caméras. Définis par la styliste comme "baroudeur urbain" ou "hippie chic à tendance ethnique", ils se veulent plus décontractés que le look costume cravate des autres chaînes d’info.

Tous les matins, l’animatrice de la matinale Fabienne Sintès aura trois minutes pour descendre du quatrième au deuxième étage pour présenter en direct et en simultanée avec la TV l’entretien politique, mené par le nouvel intervieweur de franceinfo :, Jean-Michel Apathie, de 8 h 30 à 9h. À 7h55, Karl Zéro (« Si j’étais… »), l’autre grande recrue de la rentrée, se mettra dans la peau d’un personnage qui fait l’actualité. La radio franceinfo va aussi fournir à la télévision deux émissions quotidiennes de débat sur l’actualité ("Les informés", 20h-21h) et sur le sport ("Le Clasico", 21h-22h). Autres nouveautés, le polémiste Guy Birenbaum déboule à 6h55 avec « T’as vu l’info ? » tandis qu’Anne-Laure Dagnet, à 7h11 et 9h34 présente « Le brief politique » du lundi au vendredi. En outre, à 5h53, 9h53, 16h51 et 19h23, Olivier de Lagarde anime « moi président… 2017 »).

Sur les 160 journalistes de la radio, une trentaine participe activement à l’aventure de la chaîne d’info. Les inquiétudes émises par des salariés de la radio au début du projet ont en partie été balayées par son avancée très rapide. Certains continuent de se demander où ils trouveront le temps de produire du contenu pour la télévision, tout en assurant leurs chroniques et papiers pour la radio. Leur participation au projet de télé reste cependant facultative pour l’instant, puisqu’elle n’est pas prévue dans leur contrat de travail. "On n’est pas contre cette télé, mais on ne veut pas perdre notre âme dans sa création", résume Célia Quilleret, déléguée du personnel SNJ. "Si cette chaîne ne réussit pas, ou qu’elle annonce une fausse info, elle nous engage". Journaliste au service économique et social, elle regrette notamment la disparition de l’identité de la radio sur internet, au profit du site de la nouvelle chaîne d’info. Laurent Guimier considère de son côté qu’une "grande partie de l’équipe a été convaincue que c’était pour le bien de la radio". "Le timing annoncé était complètement fou. Maintenant que ça marche, ça suscite de l’envie", assure-t-il. Il espère que la radio augmentera son audience (7,5 % d’audience cumulée, au même niveau que RMC et Europe 1). La cohésion de l’ensemble radio/télé passera son premier test en cas de grosse actu. De la télé, du site ou de la radio qui constituent franceinfo, quelle rédaction prendra la main ? "Celle qui sera le mieux à même de traiter l’information", explique le patron de la radio.

À lire aussi

Filtrer par