Le groupe Lagardère creuse ses pertes

Arnaud Lagardère

Le groupe Lagardère a vu sa perte nette se creuser à 660 millions d'euros en 2020 sous le coup de la crise sanitaire, et son chiffre d'affaires s'est inscrit sur l'année en baisse de 38% à 4,4 milliards d'euros. Le groupe est surtout victime de l'effondrement de ses activités de distribution dans les lieux de transports (Travel Retail), notamment les boutiques Relay. Le chiffre d'affaires de cette activité censée assurer la croissance du groupe s'effondre de 60% à 1,7 milliard d'euros, et reste en baisse de 65% au quatrième trimestre. L'édition, l'autre branche de Lagardère avec notamment l'éditeur Hachette, voit en revanche ses recettes rester stables sur l'année à 2,4 milliards d'euros après une "très bonne année" qui a vu la sortie d'"exceptionnels best-sellers", s'est félicité le PDG du groupe Arnaud Lagardère lors d'une conférence avec des analystes. Enfin, les médias Europe 1, Paris Match et le JDD, ainsi que le divertissement (salles de spectacles), ont vu leurs recettes chuter de 58% à 115 millions d'euros.

"La baisse du chiffre d'affaires des radios (-9,4%) et de la presse (-11,9%) a été atténuée au second semestre (après un premier semestre fortement affecté par la baisse des revenus publicitaires) en raison de l'attractivité du média radio pour les annonceurs, et de la demande pour les titres de presse", a précisé le groupe. Le groupe, qui était entré dans le rouge en 2019 avec une perte de 15 millions d'euros, affirme que la nouvelle perte cette année de 660 millions d'euros inclut des éléments exceptionnels à hauteur de 319 millions d'euros, notamment des dépréciations d'actifs sur sa branche Travel Retail et des charges relatives aux acquisitions et cessions. Après s'être vu octroyé en janvier un prêt garanti par l'Etat de 465 millions d'euros et avoir parallèlement amendé et étendu sa ligne de crédit renouvelable, Lagardère estime néanmoins que sa situation de liquidité est "solide" et "suffisante pour couvrir ses besoins de financement en 2021".

L’avenir en suspens

Quant à l’avenir du groupe tiraillé entre les ambitions de Bernard Arnault (LVMH) et Vincent Bolloré, Arnaud Lagardère a déclaré jeudi devant les analystes financiers : « En ce qui me concerne, et c'est moi qui dirige, absolument aucune décision n'a été prise à ce stade sur la vente de tel ou tel actif ». De la même manière, le gérant de la commandite a refusé de s’engager sur un changement de statut de l’entreprise tout en laissant la porte ouverte : C'est « toujours une option », mais il insiste sur « la stabilité des filiales sur de longues années ».

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