Il faut publier la liste des actionnaires directs et indirects des médias, selon le président du FPL

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François Bonnet auditionné au Sénat le 28 janvier 2022

"Il faut une transparence" dans le secteur des médias et revoir le système des aides publiques à la presse afin de renouer la confiance avec le public, a défendu François Bonnet, président du Fonds pour une presse libre (FPL), vendredi devant le Sénat. "Il faut une transparence qui, aujourd'hui, n'est pas respectée" par les médias, a plaidé le cofondateur de Mediapart et président du FPL, l'organisme créé en 2019 pour sanctuariser le capital de Mediapart et soutenir le pluralisme et l'indépendance du journalisme. Plusieurs mesures "très simples permettraient de reconstruire le lien avec les lecteurs", en les informant sur "qui est qui et qui fait quoi", a-t-il estimé. Parmi celles-ci, il faut publier "la liste des actionnaires directs et indirects" des médias et "des pactes d'actionnaires", comme celui de la structure "Le Monde Libre" à la tête du groupe Le Monde, dont la composition et le fonctionnement ne sont pas connus, y compris par la société des rédacteurs du quotidien, a soutenu le journaliste.    La "publication des comptes des différents médias, c'est une obligation légale qui n'est absolument pas respectée", a-t-il ajouté, appelant à renforcer ce devoir en demandant une publication des comptes "titre par titre" de presse et non pas uniquement celle de "comptes consolidés". En outre, "le détail des aides publiques versées par titre et par groupe" doit également être connu, tout comme "les aides et subventions accordées par les collectivités locales aux médias locaux et aux quotidiens régionaux", a-t-il poursuivi. "Il faut vraiment arrêter d'amender le système des aides publiques à la presse : il faut le renverser, le remettre sur ses pieds et, dans l'attribution de ces aides, il faut introduire un critère qui est celui de l'indépendance des médias", a défendu l'ancien journaliste de Libération et du Monde. "Je ne vois pas pourquoi aujourd'hui les aides publiques financent les journaux de nos milliardaires", a critiqué François Bonnet, vantant le modèle des médias indépendants, pour certains soutenus par le Fonds pour une presse libre. "Cette presse indépendante, c'est aujourd'hui un laboratoire, c'est là que ça se passe et c'est un aiguillon", a-t-il exposé, citant notamment Médiacités, Marsactu, Blast, Splann ou Reporterre parmi les médias indépendants "qui chaque jour comptent des millions de lecteurs".

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