Information libre : 20 États s’engagent

journalistes

Vingt États ont signé jeudi à l'ONU un partenariat dans lequel ils s'engagent à garantir une information "libre, indépendante, plurielle et fiable", notamment sur internet, terrain privilégié de la désinformation. "L'émergence d'un espace numérique global bouleverse le monde de l'information. Cette évolution est porteuse de progrès mais aussi de risques", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, dont le pays est cosignataire du texte, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. "La fragilisation du journalisme professionnel, le maintien d'un contrôle politique sur les médias dans de nombreux pays, le développement de la désinformation massive en ligne, notamment lors des campagnes électorales, minent la confiance dans les institutions démocratiques, y compris dans les médias professionnels libres", a-t-il ajouté.   Le Partenariat sur l'information et la démocratie, initié par Reporters sans Frontières (RSF), a été signé par des pays de tous les continents, de la Corée du Sud au Costa Rica, en passant par le Canada et la Tunisie.

Il détaille les principes d'un droit à l'information fiable, notamment sur le Net, de la "neutralité politique, idéologique et religieuse des algorithmes" à la responsabilité des fournisseurs de services en ligne. Les États signataires s'engagent à promouvoir des cadres juridiques nationaux et internationaux en ce sens et à pousser les entreprises de médias à respecter des principes de transparence, de responsabilité et de neutralité. "C'est la première fois depuis l'émergence de l'espace numérique de l'information et de la communication que des États énoncent des principes démocratiques" dans ce domaine, adaptés à l'ère technologique, a souligné le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.

"Le chaos informationnel, la jungle informationnelle dans laquelle nous vivons par définition favorisent les prédateurs. Si ce ne sont pas les démocraties qui fixent les règles, alors ce sera et c'est déjà les régimes despotiques et les intérêts privés qui s'en chargent", a-t-il ajouté. "Les critères retenus sont clairs. Une information est fiable dans la mesure où sa collecte, son traitement et sa diffusion sont libres, indépendants, divers et fondés sur le droit de plusieurs sources dans un paysage médiatique pluraliste, où les faits peuvent donner lieu à des interprétations et des points de vue variés", a relevé Jean-Yves Le Drian.

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