JCDecaux : une croissance organique de 3,3% en 2016

Le groupe JCDecaux a publié jeudi des résultats en légère baisse en 2016, un phénomène selon lui temporaire, qu'il explique par des investissements sur des opérations porteuses à l'avenir. Déjà publié en janvier, le chiffre d'affaires ajusté (en intégrant les sociétés sous contrôle conjoint) est en hausse de 5,8%, pour atteindre le niveau record de 3,39 milliards d'euros. La croissance organique (à périmètre et taux de change constants) est un peu plus modeste, à 3,3%. Le chiffre d'affaires en normes IFRS a quant à lui progressé de 6%, à 2,97 milliards d'euros. L'exercice a été marqué par le brut ralentissement de ses affaires dans la  région Asie-Pacifique, une zone-clef pour le groupe où le chiffre d'affaires a reculé de 5,9% en organique au second semestre après avoir progressé de 10,2%  au premier, tiré vers le bas par la Chine, Hong Kong et Macao.

JCDecaux avait prévenu que la marge allait être affectée par l'installation  de panneaux numériques dans plusieurs grandes villes et par l'intégration de Cemusa, qu'il a entrepris de restructurer. Cette filiale structurellement déficitaire de l'espagnol FCC, reprise en 2015 pour un euro symbolique (et 27 millions de dettes), lui a notamment permis de s'implanter à New York. Le groupe français a par ailleurs lancé un grand programme d'installation de panneaux numériques, de Londres - notamment sur les abribus - à New York, Berlin, Sydney ou Stockholm. Plus chers à installer, ces panneaux parfois futuristes permettent une programmation très souple des campagnes d'affichage, en fonction par exemple de la météo ou du profil des passants.

Un bénéfice net en recul de 3,9%

"New York et Londres sont désormais une vitrine digitale pour JCDecaux qui nous permettra de gagner des parts de marché sur les premier et quatrième marchés publicitaires mondiaux", s'est félicité Jean-Charles Decaux, tandis que son frère Jean-François, co-directeur général, relevait qu'un panneau numérique JCDecaux avait été installé devant la Trump Tower, sur la 5ème Avenue dans la métropole américaine. En attendant, le résultat brut d'exploitation (appelé marge opérationnelle par le groupe) ajusté a baissé de 7% l'an dernier, à 646 millions d'euros, ce qui donne une marge en baisse de 2,60 points, à 19,1%. Cette dernière serait quasiment stable à 21,7% s'il n'était pas tenu compte de Londres et de Cemusa, a-t-il noté. La marge a atteint 26,6% dans le mobilier urbain, 13,2% dans les transports et 11,9% dans l'affichage traditionnel. Ces trois secteurs ont représenté respectivement 44,9%, 40,5% et 14,6% du chiffre d'affaires de JCDecaux en 2016. Quant au bénéfice net, il a reculé de 3,9%, à 224,7 millions d'euros.

Pour le premier trimestre 2017, JCDecaux table sur une croissance organique légèrement négative, en raison "des perspectives économiques ainsi que des politiques mondiales incertaines" et parce que le trimestre de comparaison avait été fort l'an dernier. Il n'a pas rendu publiques d'autres prévisions. Le groupe attend particulièrement cette année les résultats des appels d'offres pour les métros, bus et gares de New York (un marché de 220 millions de dollars) et pour les vélos en libre-service Vélib', qui doivent être étendus à davantage de communes autour de Paris, et dont le contrat sera déconnecté du marché de l'affichage publicitaire. Il se dit parallèlement prêt à des acquisitions.

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