La justice allemande valide le modèle d’Adblock Plus

Une des plus hautes juridictions allemandes a considéré jeudi comme légal le modèle d'Adblock. Le conflit, qui dure depuis trois ans, oppose l'application "Adblock Plus" développée par la firme allemande Eyeo et le groupe de médias allemand Axel Springer, éditeur du journal et site internet allemand Bild et propriétaire de dizaines de portails d'informations et de services sur internet (Business Insider, seloger.com)."L'offre du programme de bloqueur de publicités AdBlock Plus ne viole pas la loi contre la concurrence déloyale", a déclaré dans un communiqué la Cour fédérale de justice, qui siège à Karlsruhe. Les juges ont conclu que l'application n'interférait pas directement dans l'offre publicitaire des sites et ont fait valoir que "l'utilisation du programme réside dans la décision autonome des internautes". Eyeo a mis en place une "liste blanche" et une "liste noire" des sites en fonction du caractère intrusif de la publicité : ne pas détourner l'attention, être aisément distinguables, ne pas masquer de contenu, etc... Pour être sur la liste blanche, les sites doivent payer, en partageant leurs revenus publicitaires. L'utilisateur télécharge gratuitement l'application, qui se présente sous la forme d'une extension pour navigateur internet. Lorsqu'il naviguera, aucune fenêtre (pop-up) ne s'ouvrira de manière intempestive. Les vidéos publicitaires avant le lancement d'un contenu seront aussi bloquées. Axel Springer considère que son modèle économique, reposant majoritairement sur la publicité sur le net, est menacé. Le groupe berlinois a déclaré, après ce revers, vouloir déposer une plainte constitutionnelle pour "entrave à la liberté de la presse", a annoncé l'avocat de la maison d'édition, selon l'agence allemande dpa. Son journal vedette, le tabloïd Bild, avait fait partie des premiers à annoncer en 2015 qu'il bloquait avec effet immédiat l'accès de son site internet aux utilisateurs d'applications qui désactivent les publicités en ligne, afin d'empêcher l'érosion de ses revenus publicitaires. Le groupe est en pleine mutation vers le numérique et à la recherche des bonnes recettes pour monnayer l'information en ligne. Ce faisant, il n'hésite pas à voler dans les plumes des acteurs d'internet, son patron, Mathias Döpfner, est d'ailleurs en pointe de la fronde des éditeurs de presse européens contre la mainmise de Google sur la toile. (avec l’AFP)

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