Lagardère : Sarkozy et Pepy au conseil de surveillance

Arnaud Lagardère

Le groupe Lagardère a annoncé jeudi la cooptation à son conseil de surveillance de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy et de l'ex-patron de la SNCF Guillaume Pepy, en marge de la publication d'une perte nette de 15 millions d'euros lors de son exercice 2019. Les deux cooptations, qui avaient été révélées cette semaine dans la presse, ont été validées "à l'unanimité" par le conseil de surveillance réuni jeudi matin mais "seront soumises à la ratification" des actionnaires lors de la prochaine assemblée générale, précise un communiqué du groupe. Pour qu'ils puissent siéger dès à présent au sein d'un nouveau comité stratégique dont M. Pepy prendra la présidence, Xavier de Sarrau qui a quitté la présidence du conseil de surveillance en décembre, et François David dont le mandat arrivait à expiration en 2020, ont annoncé leur démission. Dans une société en commandite par actions (SCA) comme le groupe Lagardère, le conseil de surveillance supervise la stratégie mise en œuvre, mais n'a que peu de pouvoirs face à Arnaud Lagardère, gérant commandité et troisième actionnaire à titre personnel avec 7,33% des actions, mais 10% des droits de vote.

Selon une source proche du dossier, la nomination de Nicolas Sarkozy, intime d'Arnaud Lagardère et très proche du Qatar dont le fonds souverain est le premier actionnaire du groupe Lagardère avec 13% des parts et 20% des droits de vote et de Guillaume Pepy, également très impliqué dans les relations économiques avec l'État de la péninsule arabique, vise à renforcer avant l'assemblée générale le contrôle sur la société face au fonds activiste Amber Capital. Désormais deuxième actionnaire (10,58%), ce dernier critique la gestion et les statuts du groupe. Recentré sur l'édition et la distribution dans les lieux de transport, le groupe Lagardère a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de 7,2 milliards d'euros en progression de 5%, mais inférieur de 400 millions d'euros au consensus d'analystes de Bloomberg. Il a enregistré une perte nette de 15 millions d'euros sur l'exercice 2019, attribuée notamment au changement de périmètre, la filiale Lagardère Sports dont la cession au fonds HIG Capital a été annoncée en décembre ayant entraîné un résultat négatif de 207 millions d'euros. Or éléments non-récurrents et non-opérationnels, le résultat net ajusté s'élève à 200 millions d'euros, stable sur un an. Le groupe prévoit pour 2020 une progression de son résultat opérationnel entre 4% et 6% à taux de change constant, hors impact du coronavirus qui pèsera au premier trimestre 20 millions d'euros selon son estimation, un montant qu'il entend rattraper pour moitié pendant l'année grâce à des limitations de coûts.

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