La Martinique se mobilise pour le sauvetage d’une TV locale

10 jours-10 euros : c'est l'opération de la dernière chance qu'ont lancée les salariés des chaînes de télévision locales privées ATV, diffusées en Martinique, Guadeloupe et Guyane, pour empêcher la liquidation de leur entreprise. A partir de lundi, le personnel va faire circuler une caravane sur les routes des communes de Martinique pour informer mais surtout récolter les fonds nécessaires à leur survie. Les employés martiniquais du groupe ont créé une association pour réunir les 350 000 euros qui manquent à la finalisation du tour de table du projet de reprise de la chaine locale par un ensemble de sociétés composé du Groupe Via (TV Sud) accompagné de Smart Consulting. Depuis vendredi, le personnel invite la population à faire un don d'au moins 10 euros et ce pendant 10 jours, le nombre de jours restant avant la confirmation de la liquidation de la structure par le tribunal de commerce de Fort-de-France. En se mobilisant ainsi, les salariés espèrent pallier le désengagement des partenaires locaux qui devaient apporter 34% du capital pour permettre la reprise des chaines ATV Martinique, Guadeloupe et Guyane. Sans cet apport, le tribunal prévoit de liquider la société le 15 mai prochain. "Faute de partenaires locaux nous avons pris notre destin en main en mettant en place cette opération de crowdfunding afin de pouvoir obtenir le montant de la participation financière des partenaires locaux", a confié à l'AFP Jean-Denis Edouard, représentant du personnel.  Pour défendre leurs emplois, les employés diffusent des vidéos sur les réseaux sociaux pour expliquer leur démarche et la menace qui pèse sur leur outil de travail. Ils prévoient également une prise d'antenne tous les jours à 18h45, pour faire le point sur la situation. ATV Martinique existe depuis 25 ans dans le paysage audiovisuel de l'île. En incluant les salariés de Guadeloupe et de Guyane, près de 70 salariés risquent de perdre leur emploi. Après trois jours d'appel aux dons, 28.000 euros ont été collectés alors que l'objectif journalier avait été fixé à 35.000 euros. Un premier bilan décevant pour M. Edouard. "Nous sommes inquiets, parce qu'il y a 2 jours fériés dans la semaine qui s'annoncent, et cela devrait avoir un impact négatif sur les dons. On espère qu'on aura un soutien de la Guadeloupe et de la Guyane." En effet, à cette heure, les employés des autres unités ne participent pas encore à cette opération de dons participatifs. (avec l’AFP)

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