Mediaset en appelle à la création d'un diffuseur paneuropéen

Les dirigeants de Mediaset ont souligné mercredi que le groupe de télévision, présent en Italie et en Espagne, souhaitait croître à l'international et participer à la création d'un diffuseur paneuropéen, et même à en être le "moteur". "Nous devons regarder avec intérêt une perspective de croissance internationale dans notre berceau naturel qui est l'Europe", a déclaré le président de Mediaset, Fedele Confalonieri, lors d'une assemblée générale (AG) des actionnaires, à Cologno Monzese, en banlieue de Milan.  "Ce qui jusqu'à peu était considéré comme quelque chose de non réaliste, la création d'un diffuseur paneuropéen, est aujourd'hui un dossier présent dans les plans stratégiques des principaux groupes du continent", a-t-il dit. "Nous aussi nous sommes prêts à entrer dans ce scénario", a-t-il martelé, en ajoutant que le futur se jouait dans des "agrégations et combinaisons d'entreprises européennes".  Le fils du magnat Silvio Berlusconi, Pier Silvio, qui est directeur général et vice-président de Mediaset, a souligné que son groupe souhaitait avoir un "rôle de locomotive, de moteur" en cas de naissance d'un groupe européen de télévision. Il a néanmoins précisé qu'aucune négociation n'avait encore débuté.

Il a par ailleurs noté qu'aucune discussion n'était en cours avec Vivendi au sujet de leur contentieux, et que l'affaire se poursuivait devant les tribunaux. Les deux groupes sont à couteaux tirés depuis que Vivendi est revenu sur un accord prévoyant le rachat du bouquet Mediaset Premium, puis est monté à hauteur de 28,8% au capital de Mediaset, lors d'un raid qualifié d'"hostile" par la famille Berlusconi. Le groupe français n'a pas présenté de liste pour le conseil d'administration et était absent lors de cette AG, qui a confirmé M. Confalonieri et Pier Silvio Berlusconi à la tête du groupe. En raison de sa présence également au capital de Telecom Italia, le groupe français a dû transférer quelque 19% du capital dans un trust, en vertu de la loi sur le pluralisme des médias. Simon, la société financière qui détient ces 19,1%, souhaitait participer à l'AG, mais le conseil d'administration de Mediaset s'y est opposé. "Vivendi a acquis et détient la participation de Mediaset en violation des obligations prises par Vivendi en faveur de Mediaset avec le contrat du 8 avril 2016 et des dispositions" de la loi sur le pluralisme des médias, et "ne peut donc exercer les droits inhérents à telles actions", a expliqué Mediaset dans un communiqué. "Comme les mêmes exceptions sont opposables à Simon (...), le conseil d'administration a choisi à l'unanimité de s'opposer à la demande de Simon d'exercer ses droits de vote" et de l'empêcher d'accéder à l'AG, a-t-il ajouté.

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